Brésil : Lula devra répondre à un procès dans le cadre du scandale Petrobras

L'ancien président Lula, leader historique de la gauche brésilienne, devra répondre devant un tribunal pour tentative d'entrave à la justice dans le cadre du scandale de corruption Petrobras, alors que Dilma Rousseff, sa successeur et dauphine politique, a été suspendue du pouvoir en mai.

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L'ancien président
Photo : AFP/VNA/CVN

Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) a été inculpé "en raison d'une tentative d'entrave à la justice", dans le cadre de l'enquête sur l'opération "Lavage express" autour de Petrobras, a déclaré vendredi 29 juillet une responsable du parquet de Brasilia.

Selon le parquet, Lula aurait tenté d'acheter le silence d'un ancien directeur de Petrobras, Nestor Cervero, détenu en janvier 2015 dans cette vaste affaire.

L'inculpation tombe à une semaine de l'ouverture des Jeux Olympiques de Rio, attribués en 2009 au Brésil en grande partie grâce au charisme de cet ancien ouvrier métallurgiste, alors que le pays était en plein boom économique et que des millions de personnes sortaient de la misère. Depuis, le Brésil a connu la récession économique et Mme Rousseff, réélue en 2014, est devenue très impopulaire.

C'est la première fois que Lula - qui avait quitté le pouvoir avec une cote de popularité record de 80% - devra répondre devant un tribunal sur ce réseau de corruption monté au sein du géant pétrolier public Petrobras.

Une affaire qui a coûté plus de deux milliards de dollars à la compagnie phare du pays et a bénéficié à des dizaines d'hommes politiques de divers partis, à des entrepreneurs du BTP et à des directeurs de Petrobras.

Six autres personnes impliquées dans ce scandale géant, dont le banquier André Esteves (ex-président de la banque d'affaires brésilienne BTG Pactual), l'éleveur de bétail et ami de Lula, José Carlos Bumlai, et l'ancien sénateur du Parti des Travailleurs (PT-gauche), Delcidio do Amaral, ont aussi été inculpées vendredi par la justice.

"Je suis fatigué", dit Lula

Lula, 70 ans, qui participait à un événement à Sao Paulo, a réagi en disant qu'il était "fatigué" de tout ça, en apprenant son inculpation.

"Je suis fatigué", a dit l'ex-président, ajoutant que "la seule chose que je veux, c'est du respect, que je ne sois pas jugé par les gros titres des journaux".

Lula a déjà tout expliqué au procureur général de la République, dans une déclaration, "qu'il n'a jamais interféré ou tenté d'interférer dans des déclarations liées à (l'opération) Lavage express", ont affirmé ses avocats du cabinet Teixeira, Martins & Abogados, dans un communiqué.

Lula qui, en tant qu'ex-président ne bénéficie d'aucun privilège, fait aussi l'objet d'une enquête pour avoir bénéficié de paiements présumés d'entreprises de BTP qui obtenaient des contrats de Petrobras en échange de pots-de-vin.

Lula a présenté jeudi 28 juillet une demande auprès de Comité des droits de l'Homme de l'ONU à Genève pour dénoncer des "abus de pouvoir" à son encontre, ont annoncé ses avocats à Londres.

Dans une conférence de presse dans la capitale britannique, les avocats, qui ont présenté la demande au siège de l'organisme à Genève, ont dit que le juge Sergio Moro, qui dirige l'enquête Lavage Express, serait coupable "d'abus de pouvoir" en violant le Pacte international sur les droits civils et politiques.

Jours difficiles pour le PT

Ce procès contre Lula arrive à un moment difficile pour le PT, alors que Mme Rousseff fait face à une procédure de destitution.

La présidente suspendue du Brésil, Dilma Rousseff, le 8 juillet à Sao Paulo, au Brésil.
Photo : AFP/VNA/CVN

Elle a été écartée provisoirement du pouvoir le 12 mai par le Sénat, dans l'attente, fin août, du jugement final de cet impeachment pour maquillage présumé des comptes publics.

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C'est son ancien vice-président, Michel Temer, qui l'a remplacée, et Mme Rousseff accuse ce dernier d'avoir ourdi un "coup d'État" parlementaire.

"Ce qu'ils ont fait, c'est une vengeance politique", a déclaré vendredi 29 juillet Lula à Sao Paulo.

C'est M. Temer qui ouvrira les JO de Rio, les premiers en Amérique du Sud. Lula et Rousseff ont décidé de boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux au mythique stade Maracana, le 5 août.

AFP/VNA/CVN

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