Le gouvernement belge a décidé de renforcer les mesures de sécurité en Belgique après la fusillade qui a éclaté dans un train reliant Amsterdam à Paris.
Le Premier ministre belge, Charles Michel, s'est entretenu avec le président français François Hollande après l’agression qui a eu lieu en fin d'après-midi du 21 août dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris, et le gouvernement belge a décidé de renforcer les mesures de sécurité en Belgique, selon un porte-parole du gouvernement belge cité par l'agence Belga.
Trois personnes ont été blessées dans un Thalys entre Amsterdam et Paris, par un homme en possession d'armes blanches et d'armes à feu, interpellé peu après en gare d'Arras. |
"Charles Michel et l'ensemble des autorités belges sont en contact avec les autorités néerlandaises et françaises. Le Premier ministre s'est d'ailleurs entretenu avec le président français François Hollande, exprimant leur volonté de renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme entre la Belgique et la France", a précisé ce porte-parole, Frédéric Cauderlier. Des mesures de sécurité spécifiques seront prises en Belgique dès vendredi soir 21 août, selon ce porte-parole. L'agence Belga rapporte que M. Michel a immédiatement convoqué le Comité stratégique du renseignement et de la sécurité en vue d'évaluer le niveau de la menace terroriste. "Je condamne l'attaque terroriste dans le Thalys et fais part de ma sympathie pour les victimes", a réagi M. Michel sur Twitter.
Le suspect d’origine marocaine
Trois personnes ont été blessées vendredi 21 août dans un train Thalys entre Amsterdam et Paris par un homme armé qui a été maîtrisé par les passagers, puis interpellé en gare d'Arras (Pas-de-Calais). L'homme a été interpellé peu après 18 heures. D'après une source policière, le suspect faisait l'objet d'une fiche de renseignement, une fiche "S", depuis 2014. Selon les tout premiers éléments de l'enquête, il est marocain ou d'origine marocaine et serait âgé de 26 ans. L'agresseur transportait plusieurs armes à feu dans ses bagages, a-t-on aussi appris de source proche du dossier.
Parmi les trois blessés, une personne a été très grièvement blessée, son pronostic vital est engagé, une deuxième est moins grièvement atteinte. Les deux blessés le plus sérieusement atteints lors de l'agression dans un Thalys Paris-Amsterdam le 21 août sont âgés d'une trentaine d'années pour l'un d'eux, d'une quarantaine pour l'autre, selon un témoin. L'homme blessé par balle a été héliporté au CHU de Lille. La deuxième victime, un autre homme, a été blessée par un cutter au niveau du coude, où il porte une plaie superficielle. Il souffre également d'une fracture au doigt et a été hospitalisé à Arras.
Le suspect "était torse nu, assez fin et sec", a décrit Damien, un passager originaire de Paris. Lorsqu'il a tiré, "ça a fait clic-clic-clic, sans faire de coup de feu comme dans les films", a-t-il raconté. "J'ai entendu des coups de feu, sans doute deux, et un type s'est écroulé", a relaté Christina Cathleen Coons, en vacances en Europe. Il y avait "du sang partout", a-t-elle poursuivi. "C'était comme dans un film sauf que c'était la réalité", a témoigné une autre passagère, Arcange Shannon. En descendant du train elle a vu "une personne sur une chaise avec les mains en sang et le visage tuméfié".
L'auteur des tirs, qui était en possession d'un fusil d'assaut kalachnikov, d'un pistolet automatique, de neuf chargeurs et d'un cutter, selon une source policière, a été maîtrisé par deux militaires américains qui l'auraient entendu recharger une arme dans les toilettes. Un troisième militaire américain, qui lui n'a pas été blessé, à participé à la neutralisation du tireur, selon une source proche de l'enquête. Le militaire blessé par balle a été héliporté à l'hôpital de Lille. La deuxième victime, blessée par un coup de cutter au niveau du coude, portant une plaie superficielle et souffrant également d'une fracture au doigt, a été hospitalisé à Arras, selon une source proche du dossier.
Les identités des 554 passagers du train Thalys ont été vérifiées et leurs bagages fouillés. |
Le courage des deux Américains est salué
Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui s'est rendu à la gare d'Arras, a exprimé son "admiration" et sa "reconnaissance" envers ces passagers "particulièrement courageux", sans qui "nous aurions peut-être été confrontés à un drame terrible". François Hollande a assuré que tout était "mis en oeuvre pour faire la lumière" sur les faits et qu'il allait "coopérer étroitement" avec le Premier ministre belge dans l'enquête. La section antiterroriste du parquet de Paris est saisie de l'enquête. Le Premier ministre Manuel Valls a également témoigné sur Twitter de son "soutien aux victimes" et de sa "gratitude à ceux qui sont intervenus".
De son côté, le président Barack Obama a rendu hommage aux "actions héroïques" qui ont probablement empêché une "tragédie bien pire", précisant que les États-Unis allaient rester en "contact étroit" avec les autorités françaises pendant l'enquête qui ne fait que commencer. Il a exprimé sa "profonde gratitude pour le courage et la réactivité de plusieurs passagers, y compris des membres de l'armée américaine, qui ont de manière altruiste maitrisé l'assaillant". Le président américain a souhaité une "rapide et complète convalescence" à toutes les victimes de la fusillade.
Les passagers du Thalys, filiale de la SNCF, ont été pris en charge dans un gymnase tout proche de la gare d'Arras. Les passagers ont ensuite été acheminés à Paris, où un premier train est arrivé après minuit à la gare du Nord. Pendant ce temps, la police technique et scientifique a fouillé le train, ne retrouvant qu'une seule douille, selon une source proche du dossier. Les identités des 554 passagers du train Thalys ont été vérifiées et leurs bagages fouillés.
Depuis les attentats du 7 janvier qui ont visé la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo et le supermarché parisien Hyper Casher, faisant 17 morts, un plan de lutte antiterroriste a été mis en place dans tous les lieux publics et considérés comme sensibles en France. Plusieurs attentats ont depuis janvier été déjoués sur le territoire français, selon les autorités, dont une attaque visant une église près de Paris au printemps et un projet d'attaque contre un site militaire dans le sud de la France.