>>Fabius à Bonn pour donner un élan aux négociations climat lors d'une semaine "critique"Illustrant l'urgence à combattre le réchauffement de la terre qui va de pair avec la multiplication de phénomènes extrêmes, le délégué mexicain a lancé un appel émouvant à la tribune de la session de clôture des travaux, alors que l'ouragan Patricia menace son pays."Je ne pense pas que j'ai besoin d'en dire plus sur l'urgence d'un accord (sur le climat). Je vous demande à tous de mettre de côté vos différences afin qu'ensemble nous puissions commencer à travailler", a déclaré Roberto Dondisch Glowinski, applaudi par la salle.
Au terme d'une semaine de discussions difficiles et parfois tendues, les négociateurs de 195 pays ont finalisé un texte mais en le faisant passer de 20 à 55 pages.Si le document a pu être endossé par tous, son manque de lisibilité a été critiqué."Le texte n'est pas exactement ce que j'avais espéré pour le début de la conférence de Paris", a regretté la négociatrice française, Laurence Tubiana, en séance plénière."Si nous voulons transformer ce texte en accord juridique, nous devrons travailler différemment à Paris", a également affirmé le Pérou.L'accord mondial espéré, sous l'égide de l'ONU, au terme de la COP21 (30 novembre - 11 décembre) doit permettre de contenir la hausse du thermomètre mondial sous la barre des +2°C par rapport au niveau pré-industriel.Réunis depuis une semaine, les délégués ont dû travailler sur le projet d'accord jusqu'au dernier moment le 23 octobre, assistés de médiateurs appelés à la rescousse.Les délégations avaient pour mandat de produire un texte concis, présentant clairement les options à trancher à Paris.La semaine aura permis de clarifier les positions sur quelques points, comme le suivi des engagements nationaux de réduction des gaz à effet de serre. Mais très peu d'avancées ont été constatées sur des chapitres aussi sensibles que le financement des politiques climatiques des pays du sud par les pays du nord.Fracture"Nous n'avons pas réellement négocié cette semaine, nous avons clarifié les options, mais nous ne pourrons pas répéter ça la prochaine fois, vous devez être prêts à négocier à Paris dès le premier jour", a martelé l'ambassadrice française.Les délégués avaient débuté la semaine avec un texte amputé de propositions-clé, ce qui avait provoqué une bronca des pays en développement, furieux de ne pas y retrouver leurs revendications: par exemple l'objectif de limiter à 1,5°C le réchauffement mondial, ou encore la garantie du financement de leurs politiques climatiques par les pays riches.De fait, cette semaine à Bonn aura ravivé la traditionnelle fracture entre pays développés et en développement, qui caractérise les négociations sur le climat depuis deux décennies.Les pays du Sud, qui rappellent la responsabilité du Nord dans le réchauffement, et qui vont, avec ce futur accord, s'engager pour la première fois à des réductions d'émissions de gaz à effet de serre (GES), ont mis la pression pour obtenir des engagements financiers afin de faire face aux impacts du réchauffement.Sous l'effet des GES issus pour l'essentiel de la combustion d'énergies fossiles, la planète se réchauffe à une vitesse inédite, générant des événements météorologiques extrêmes, la fonte accélérée des glaciers ou encore la montée du niveau des océans.Les pays développés font valoir que les grands pays émergents peuvent désormais contribuer financièrement. La question des dommages climatiques subis, et de leur compensation, est un autre sujet brûlant.Autant de divisions qui ne pourront se résoudre qu'au plus haut niveau à Paris."Il faudra faire des compromis, mais pas au détriment de l'ambition de l'accord et de l'équité entre pays", prévient Alix Mazounie, du Réseau Action Climat.La conférence sur le climat ("COP21") doit s'ouvrir le 30 novembre en présence de chefs d'État invités à venir donner une "impulsion politique". Les négociateurs se pencheront ensuite de nouveau sur le texte, avant de passer la main la dernière semaine aux ministres.
La secrétaire exécutive de la convention cadre des Nations unies sur le climat, Christiana Figueres (gauche), et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, lors d'une conférence de presse à Bonn, le 20 octobre. Photo : AFP/VNA/CVN |
Au terme d'une semaine de discussions difficiles et parfois tendues, les négociateurs de 195 pays ont finalisé un texte mais en le faisant passer de 20 à 55 pages.Si le document a pu être endossé par tous, son manque de lisibilité a été critiqué."Le texte n'est pas exactement ce que j'avais espéré pour le début de la conférence de Paris", a regretté la négociatrice française, Laurence Tubiana, en séance plénière."Si nous voulons transformer ce texte en accord juridique, nous devrons travailler différemment à Paris", a également affirmé le Pérou.L'accord mondial espéré, sous l'égide de l'ONU, au terme de la COP21 (30 novembre - 11 décembre) doit permettre de contenir la hausse du thermomètre mondial sous la barre des +2°C par rapport au niveau pré-industriel.Réunis depuis une semaine, les délégués ont dû travailler sur le projet d'accord jusqu'au dernier moment le 23 octobre, assistés de médiateurs appelés à la rescousse.Les délégations avaient pour mandat de produire un texte concis, présentant clairement les options à trancher à Paris.La semaine aura permis de clarifier les positions sur quelques points, comme le suivi des engagements nationaux de réduction des gaz à effet de serre. Mais très peu d'avancées ont été constatées sur des chapitres aussi sensibles que le financement des politiques climatiques des pays du sud par les pays du nord.Fracture"Nous n'avons pas réellement négocié cette semaine, nous avons clarifié les options, mais nous ne pourrons pas répéter ça la prochaine fois, vous devez être prêts à négocier à Paris dès le premier jour", a martelé l'ambassadrice française.Les délégués avaient débuté la semaine avec un texte amputé de propositions-clé, ce qui avait provoqué une bronca des pays en développement, furieux de ne pas y retrouver leurs revendications: par exemple l'objectif de limiter à 1,5°C le réchauffement mondial, ou encore la garantie du financement de leurs politiques climatiques par les pays riches.De fait, cette semaine à Bonn aura ravivé la traditionnelle fracture entre pays développés et en développement, qui caractérise les négociations sur le climat depuis deux décennies.Les pays du Sud, qui rappellent la responsabilité du Nord dans le réchauffement, et qui vont, avec ce futur accord, s'engager pour la première fois à des réductions d'émissions de gaz à effet de serre (GES), ont mis la pression pour obtenir des engagements financiers afin de faire face aux impacts du réchauffement.Sous l'effet des GES issus pour l'essentiel de la combustion d'énergies fossiles, la planète se réchauffe à une vitesse inédite, générant des événements météorologiques extrêmes, la fonte accélérée des glaciers ou encore la montée du niveau des océans.Les pays développés font valoir que les grands pays émergents peuvent désormais contribuer financièrement. La question des dommages climatiques subis, et de leur compensation, est un autre sujet brûlant.Autant de divisions qui ne pourront se résoudre qu'au plus haut niveau à Paris."Il faudra faire des compromis, mais pas au détriment de l'ambition de l'accord et de l'équité entre pays", prévient Alix Mazounie, du Réseau Action Climat.La conférence sur le climat ("COP21") doit s'ouvrir le 30 novembre en présence de chefs d'État invités à venir donner une "impulsion politique". Les négociateurs se pencheront ensuite de nouveau sur le texte, avant de passer la main la dernière semaine aux ministres.
AFP/VNA/CVN