Près de 200 enseignants de vietnamien aux États-Unis se sont réunis lors du stage pédagogique de 2012 à Westminster. |
Pendant trois jours, des cours de perfectionnement, organisés par les représentants des centres d’enseignement du vietnamien de Californie, ont eu lieu au Coastline Community College à Westminster. Les participants étaient des enseignants de vietnamien venant de plusieurs États comme Washington, Texas, Maryland, Arizona, Californie...
Parmi eux, certains qui venaient pour la première fois à Little Saigon ont vu avec surprise les panneaux de McDonald écrits en vietnamien. D’autres venaient pour la 3e ou 4e fois. Ils avaient tous un même but : rencontrer leurs collègues, apprendre de nouvelles méthodes pédagogiques.
Tous étaient heureux de participer à des activités collectives. «Ils chantent et jouent non seulement pour se relaxer mais aussi pour apprendre à organiser des activités extrascolaires», a expliqué Vu Hoàng, chef du comité d’organisation.
D’après lui, la participation au stage, nombreuse ou non, dépend des conditions financières. Il y a des années où l’on a compté jusqu’à 350 participants.
Le programme du stage comprend deux parties. La première pour les enseignants débutants et la deuxième pour ceux ayant des expériences qui cherchent à rendre leurs cours plus attractifs et vivants.
Via ce stage, on peut comprendre l’importance de l’enseignement du vietnamien. Les professeurs ne sont pas simplement que des personnes connaissant le vietnamien, elles doivent aussi bien connaître les origines et la méthode d’enseignement d’une langue maternelle.
Enseigner le vietnamien via la musique et la peinture, enseigner la géographie, l’histoire vietnamienne et la littérature, la psychologie des enfants... sont les connaissances que les participants peuvent aborder pour les renforcer lors de ce stage.
Les parcours de jeunes professeurs
C’était la 5e fois que Van Phu Trach, de l’école de vietnamien de Midway City, avec 15 années d’expériences dans ce domaine, participait à ce stage. «J’ai quitté le Vietnam à l’âge de 13 ans. Mes parents parlent toujours avec moi ma langue maternelle. Quand j’ai reçu l’invitation d’enseigner le vietnamien, j’ai accepté».
Trân Huyên Nga est enseignante de vietnamien au centre Minh Duc depuis 8 ans. C’est en accompagnant ses trois enfants en classe pour qu’ils puissent comprendre la langue maternelle qu’elle a souhaité contribuer au centre. Elle a alors décidé de devenir professeur de vietnamien.
Les enseignants Vu Dô Diêm Trang (1er plan, à gauche) et Trân Dông Hai. |
Il y a aussi de jeunes professeurs. Parmi eux, Vu Dô Diêm Trang et Trân Dông Hai sont cousins, et vivent dans le Maryland. Diên Trang est étudiante en 3e année et Dông Hai est en terminale. Ces «professeurs» donnent des cours de vietnamien aux enfants pour, selon eux, «les aider à ne pas oublier les traditions et la culture vietnamiennes».
«Avant de donner des cours, j’ai suivi ceux d’un professeur de vietnamien pour avoir de l’expérience. Maintenant, je veux apprendre de nouvelles méthodes d’enseignement, c’est pourquoi je participe à ce stage», a expliqué Diêm Trang.
Pour Dông Hai, «participer à ce stage, c’est pour chercher de nouvelles méthodes pédagogiques, grâce aux échanges avec des collègues».
Le plus jeune enseignant participant est Tina Trinh, qui est en 10e classe. Née aux États-Unis, c’est sa mère qui lui a appris le vietnamien. «J’apprends toujours le vietnamien mais j’aide aussi d’autres profs à enseigner le vietnamien à des petits enfants».
Mme Thu Lan, mère de Tina Trinh, a cinq ans d’expériences dans l’enseignement de la langue. Avant de s’installer aux États-Unis, elle a été professeur pendant 13 ans au Vietnam. «J’ai enseigné pendant une longue durée, c’est pourquoi j’étais triste quand j’ai dû arrêter. Alors, j’ai décidé d’enseigner le vietnamien».
C’était la première fois qu’elle accompagnait sa fille à ce stage. «Je souhaite que Tina devienne professeur. C’est pourquoi je l’ai accompagnée ici. Pour moi, c’est l’occasion d’apprendre de nouvelles méthodes d’enseignement».
Préserver le vietnamien
Les professeurs sont unanimes: ils n’enseignaient pas le vietnamien pour l’argent. Leur premier objectif, c’est de «préserver et valoriser le vietnamien à l’étranger». Et une fois qu’ils exercent ce «métier», ils ne peuvent pas l’abandonner.
«Je me souviens toujours de cette fois où j’accompagnais mes nouveaux élèves à un restaurant. Un d’entre eux m’a demandé en vietnamien : +Est-ce que je peux réserver ce plat pour ma petite sœur ?+. J’étais très ému», a raconté le professeur Van Phu Trach.
Le professeur Trân Dông Hai est très heureux chaque fois qu’il reçoit à Noël des cartes postales de ses élèves. Bien que certains élèves fassent encore des erreurs, l’essentiel est ailleurs.
Le chef du comité d’organisation du stage pédagogique Vu Hoàng confie : «Je suis heureux, j’attends chaque année ce stage où les professeurs se réunissent, échangent leurs expériences et jouent ensemble. Cela est la preuve qu’où qu’on soit, les Vietnamiens souhaitent toujours préserver leur langue maternelle».
Hà Minh/CVN