Dans les années 1940, la famille de Lê Quôc Vi quitte le Laos et s’installe dans la province d’Ubon Ratchathani, à plus de 500 km au Nord-Est de Bangkok. Là vit une communauté vietnamienne soudée, intégrée certes dans la société thaïlandaise mais soucieuse de préserver et transmettre les traditions vietnamiennes. C’est ainsi que les enfants de la troisième génération parlent couramment le vietnamien, ce qui est loin d’être le cas ailleurs dans le monde.
Lê Quôc Vi (debout à gauche) dans une classe d’enseignement du vietnamien à Ubon Ratchathani. |
Lê Quôc Vi (Thawee Rungrotkhajonkul de son nom thaïlandais) a d’abord embrassé une carrière d’électricien. Ensuite, il a été invité à enseigner le vietnamien à l’Université d’Ubon Ratchathani. Il a participé également à l’élaboration de manuels d’apprentissage du vietnamien. Des agences de voyages l’ont ensuite invité à travailler comme guide pour des groupes de touristes vietnamiens et thaïlandais. Ces activités lui ont permis d’accumuler beaucoup de connaissances et d’expériences, tant et si bien qu’il a délaissé son métier d’origine et est devenu une sorte de consultant-interprète pour les hommes d’affaires des deux pays.
Lien indispensable dans les échanges commerciaux
Ces dernières années, Lê Quôc Vi n’a cessé de faire la navette entre son pays d’adoption et le Vietnam. Tantôt, pour accompagner des groupes d’hommes d’affaires thaïlandais et des officiels de la province d’Ubon Ratchathani désireux de sonder le marché vietnamien, tantôt pour conduire des hommes d’affaires vietnamiens venus en Thaïlande pour acheter du matériel. L’an dernier, il a aussi traduit des documents pour une rencontre entre hommes d’affaires de huit provinces du Vietnam, du Laos et de la Thaïlande, destinée à resserrer les échanges commerciaux transfrontaliers.
«Le vietnamien devrait être de plus en plus présent dans l’enseignement des langues étrangères en Thaïlande, avec le feu vert du gouvernement thaïlandais d’autoriser les écoles des provinces limitrophes à enseigner la langue du pays voisin et dans la région», a informé Lê QuôcVi. Participer à l’enseignement du vietnamien dans les écoles thaïlandaises, c’est pour lui participer à la valorisation de la culture, de l’histoire et de la langue vietnamiennes, mais aussi un moyen d’apaiser ce qu’il convient d’appeler «le mal du pays».
Diêu An/CVN