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Un hélicoptère Airbus H160 à Marignane, en France, le 3 mars 2017. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ces appareils livrés à partir de 2027 "seront répartis entre l'armée de Terre (80), la Marine nationale (49) et l'armée de l'Air et de l'Espace (40)", a précisé le ministère des Armées dans un communiqué.
Ces H160M, version dérivée du récent modèle civil H160 de la branche hélicoptères d'Airbus, remplaceront des hélicoptères Gazelle, Alouette III, Dauphin, Panther et Fennec, dont certains sont en service depuis plus de 40 ans.
Onze appareils supplémentaires ont également été commandés à Airbus, dont dix H160 pour la Gendarmerie nationale, une commande "décidée dans le cadre du plan de soutien à l'industrie aéronautique, pour un montant de plus de 200 millions d'euros".
Le 11e est destiné à la Direction générale de l'Armement "pour assurer les essais en vol de mise au point, de qualification des équipements et des futurs systèmes d'armes", selon le ministère.
Prévue par la Loi de programmation militaire 2019-2025, la commande pour les forces armées devait initialement être passée en 2022, mais la ministre des Armées, Florence Parly, avait décidé en 2019 de l'avancer d'un an.
C'est son prédécesseur, Jean-Yves Le Drian, qui avait pour la première fois évoqué cette commande en mars 2017, en même temps que le choix du H160M comme base technique de la plateforme unique du programme "Hélicoptère interarmées léger" (HIL).
Retombées sur l'emploi
"En assurant le remplacement progressif de cinq types d'appareils différents, dont certains sont en service depuis plus de 40 ans, le Guépard fournira à nos armées les moyens de mener de manière plus efficace leurs missions pour les 40 prochaines années", s'est félicitée Mme Parly, citée dans le communiqué.
En outre, pour elle, "ce programme pérennise les savoir-faire et les emplois d'Airbus Helicopters, leader européen des hélicoptères civils et militaires".
Cette commande de 169 Guépard, "dont les 30 premiers en tranche ferme, s'inscrit dans un marché global de dix milliards d'euros" qui comprend, outre le développement et la livraison des appareils, "la fourniture du système de soutien et de formation" et "le maintien en condition opérationnelle pendant dix ans", selon le ministère.
"La production du Guépard irriguera toute la filière aéronautique française et contribuera à maintenir durablement plus de 2.000 emplois en France", a souligné le ministère des Armées, en ajoutant que ce contrat sécurisait "l'activité industrielle du site Airbus Helicopters de Marignane pour les 15 prochaines années".
De même source, ce contrat bénéficiera aussi à des "PME sur l'ensemble du territoire avec 80% des fournisseurs des pièces du H160 installés en France, principalement dans le Sud".
Très dépendant des prix du pétrole, le marché des hélicoptères civils a pâti en 2020 de la baisse des cours consécutive à la pandémie : l'an passé, Airbus Helicopters a enregistré 268 commandes nettes contre 310 en 2019.
La commande de mercredi 22 décembre va permettre de donner davantage d'oxygène à un programme H160 lancé il y a une dizaine d'années et auquel l'avionneur européen a consacré environ un milliard d'euros.
Airbus, qui revendique 48% du marché mondial des hélicoptères civils à turbine de plus de cinq places, avait jusqu'ici vendu le H160 à une quarantaine d'exemplaires.
"Le H160M sera synonyme de nouvelles capacités pour les forces armées", car "adapté aux conflits modernes", a affirmé Bruno Even, président d'Airbus Helicopters, cité dans un communiqué de son entreprise. Il a jugé "très important pour nous" d'avoir les armées françaises comme client de lancement du H160M.
Avant même ce nouveau contrat, Airbus terminait déjà l'année 2021 en fanfare. La compagnie australienne Qantas a annoncé le 16 décembre qu'elle avait choisi l'entreprise européenne pour ses futurs monocouloirs des lignes intérieures, un contrat pouvant aller jusqu'à 134 appareils, A220 et famille A320neo.
Quelques heures plus tard, le groupe Air France-KLM a effectué une commande ferme de 100 exemplaires de l'A320neo, assortie de droits d'acquisition de 60 autres pour ses compagnies KLM et Transavia, qui, comme Qantas, exploitent jusqu'ici uniquement des appareils de l'éternel concurrent Boeing.
AFP/VNA/CVN