Les deux pays discutent actuellement des modalités d'un "partenariat stratégique à long terme", prévoyant notamment le maintien d'un contingent américain sur le sol afghan après le retrait de l'ensemble des troupes de combats de l'OTAN, censé s'achever fin 2014.
"L'Afghanistan a posé ses conditions" à propos de ce partenariat "et ces conditions sont très claires", a déclaré M. Karzaï devant des hauts responsables des services afghans de sécurité, réunis au palais présidentiel. "Il n'y aura d'accord que si nos conditions sont acceptées", a affirmé le chef de l'État.
Kaboul veut notamment encadrer légalement la présence de forces américaines sur son sol, a détaillé M. Karzaï. Les forces étrangères "ne doivent pas faire de prisonniers et doivent cesser leur raids nocturnes contre des domiciles afghans, ils ne doivent pas contrôler de prisons", a-t-il notamment expliqué. Les États-Unis "ont eux aussi leurs propres conditions, mais nous n'avons rien accepté pour l'instant", a-t-il ajouté, sans plus de détails.
Les États-Unis ont entamé en juillet le retrait d'une partie de leur contingent en Afghanistan.
Le retrait prévu des troupes de combat de l'OTAN suscite l'inquiétude de nombreux Afghans et de certains experts, qui doutent de la capacité des forces afghanes à prendre le relais des Occidentaux et à contenir une insurrection menée par les talibans qui a gagné du terrain ces dernières années.
Les relations entre M. Karzaï et ses alliés de l'OTAN se sont considérablement tendues depuis sa réélection sur fond de fraudes en 2009, d'impopularité présidentielle et de sentiment anti-occidental alimenté par bientôt dix ans de présence militaire étrangères en Afghanistan.
Les raids nocturnes de la coalition contre des maisons afghanes jugées suspectes, qui irritent fortement la population afghane, et ses bombardements aériens sont des sujets récurrents de friction entre M. Karzaï et ses alliés occidentaux, qui les estiment indispensables.
AFP/VNA/CVN