Afghanistan : l'UE prête à travailler avec Washington

La communauté internationale a salué le 2 décembre l'annonce par le président américain Barack Obama de l'envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan mais il restait à savoir si elle était prête à "partager le fardeau" avec les Américains.

La Russie a notamment salué la décision des États-Unis d'envoyer plus de soldats en Afghanistan, soulignant qu'une stabilisation de ce pays est "dans l'intérêt" de tous, selon un communiqué de la diplomatie russe.

"Les mesures relatives à la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan et au Pakistan énoncée par le président des États-Unis, Barack Obama, sont accueillies dans leur ensemble positivement à Moscou", a relevé le ministère russe des Affaires étrangères. "La Russie, aussi bien que la communauté internationale, ont intérêt à ce que l'Afghanistan devienne le plus vite possible un État indépendant, prospère, autosuffisant, libéré de la criminalité liée à la drogue et du terrorisme", a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est "félicité" des décisions annoncées par le président Obama et "note avec plaisir l'approche proposée consistant à équilibrer les efforts militaires et civils", selon un communiqué.

L'Union européenne a assuré qu'elle était "prête à travailler en étroite collaboration avec les États-Unis et d'autres parties de la communauté internationale pour relever les défis en Afghanistan". Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a précisé mercredi que les États-Unis souhaitaient que les pays membres de l'OTAN envoient entre 5.000 à 7.000 soldats supplémentaires en Afghanistan.

Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a lancé un avertissement aux pays réticents à envoyer des renforts en Afghanistan : "Les Américains ont opté pour une approche multilatérale et je crois que les États-Unis commenceront à mettre en doute cette approche si les autres alliés ne prennent pas leur part du fardeau", a-t-il dit.

La Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF), commandée par l'OTAN, peut déjà compter sur un renfort "d'au moins" 5.000 hommes, en sus des 30.000 annoncés par Washington, selon M. Rasmussen.

À Kaboul, le gouvernement afghan s'est dit "satisfait de la nouvelle stratégie américaine". Le général Stanley McChrystal, commandant des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan, a estimé que cette stratégie lui fournissait les "ressources" nécessaires pour mener à bien sa mission de lutte contre les talibans.

Ces derniers ont menacé Barack Obama de lui envoyer en retour plus de "cercueils" et promis que l'arrivée de renforts ne ferait que stimuler l'insurrection.

Le Pakistan, voisin de l'Afghanistan et pion central du dispositif anti-terroriste américain, s'est abstenu de saluer l'annonce des renforts, souhaitant de la part de Washington une collaboration étroite pour éviter que l'arrivée de soldats supplémentaires ne provoque un nouvel afflux de combattants islamistes dans les zones tribales frontalières.

Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a appelé à l'unité des alliés derrière la stratégie de Barack Obama. Il a exclu un début de retrait britannique avant que les Afghans soient en mesure de prendre le contrôle de leur sécurité, évoquant l'échéance de 2011. Londres, qui a le deuxième contingent en nombre derrière les États-Unis (près de 10.000 hommes), a déjà confirmé l'envoi de 500 soldats de plus en Afghanistan.

D'autres pays, dont l'Allemagne (4.000 soldats) et la France (3.750 soldats sur le théâtre afghan), ont réagi de manière plus prudente aux demandes de renforts, alors que Rome, Madrid et Varsovie pourraient décider l'envoi de soldats supplémentaires.

Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a assuré que l'Italie "ferait sa part", consciente qu'en Afghanistan, c'est "la crédibilité de l'OTAN, de la lutte contre le terrorisme" qui est en jeu.

La France ne prévoit pas l'envoi pour le moment de troupes de combat en renfort, mais n'a pas exclu de renforcer sa contribution à la formation de l'armée et de la police afghane.

Berlin a réaffirmé le 2 décembre qu'aucune décision ne serait prise avant la conférence sur l'Afghanistan prévue fin janvier. Les Pays-Bas ont indiqué qu'ils ne prendraient pas de décision prochainement sur une éventuelle prolongation, au-delà du 1er août 2010, de leur présence militaire en Afghanistan.

Selon le quotidien français Le Monde, Washington demande 10.000 soldats supplémentaires à ses alliés, dont 2.000 à l'Allemagne, 1.500 à l'Italie, 1.500 à la France et 1.000 au Royaume-Uni.

AFP/VNA/CVN

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