AEC : enjeux pour les ressources humaines vietnamiennes

La Communauté économique de l’ASEAN donnera dans un premier temps une pleine mobilité professionnelle au personnel de huit secteurs au sein des dix pays membres. Cette libre circulation des personnes offrira des opportunités, mais aussi des défis, au Vietnam.

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Avec l’AEC, les pays membres de l’ASEAN peuvent exploiter réciproquement les ressources humaines, dans l’immédiat huit métiers étant disponibles.
Photo : Archives/CVN

La Communauté économique de l’ASEAN (AEC) est un marché commun destiné à améliorer la compétitivité de ses membres. Dans un premier temps, la mobilité professionnelle sera valable pour huit professions : médecin, dentiste, infirmier, architecte, inspecteur, ingénieur, comptable et professionnel du tourisme, en vertu des accords de reconnaissance mutuelle des professions au sein de l’ASEAN (MRAs) signés entre les pays membres.

Selon un récent sondage réalisé par l’Organisation internationale du travail (OIT), des pays aséaniens comme le Vietnam, le Laos, le Cambodge ou le Myanmar, possèdent d’abondantes ressources humaines jeunes, mais qui manquent de qualifications. En revanche, le personnel qualifié d’autres pays comme Singapour, la Malaisie, la Thaïlande... a tendance à vieillir. Il s’agit réellement d’une grande opportunité pour les pays possédant de jeunes travailleurs de développer leur marché de l’emploi dans les temps à venir.

La mobilité professionnelle permet au Vietnam de régler ses difficultés résultant du déséquilibre entre l’offre et la demande dans les secteurs précités. La libéralisation du marché de l’emploi dans l’ASEAN permettra aux entreprises vietnamiennes de recruter plus aisément du personnel qualifié ou de la main-d’oeuvre peu qualifiée à un coût raisonnable.

Des portes largement ouvertes

Mais le plus important, c’est que le pays verra les portes d’entrées des marchés de l’emploi aséaniens largement ouvertes. Avec la reconnaissance des diplômes au niveau régional, les opportunités seront nombreuses pour les travailleurs vietnamiens qui pourront plus facilement accéder aux formations dispensées dans d’autres pays et postuler à des emplois dans d’autres pays membres du bloc régional.

Bien sûr, la médaille a son revers. Si la qualification et les compétences des ressources humaines du Vietnam ne s’améliorent pas à temps, cela pourrait conduire à une augmentation des personnes perdant leur emploi dans leur pays tandis que les entreprises de l’ASEAN auront plus de chances d’attirer des professionnels vietnamiens qualifiés. Cela signifie que si les entreprises vietnamiennes n’ont pas rénové leurs mécanismes et leurs politiques pour attirer des travailleurs qualifiés, la fuite des cerveaux est presque inévitable.

C’est pourquoi, lors des séminaires portant sur l’intégration régionale, les spécialistes vietnamiens ont souligné la nécessité d’accorder une priorité plus grande à la formation et aux qualifications professionnelles en vue de faire du Vietnam une destination attractive pour les entreprises étrangères, mais aussi l’un des premiers pays de la région en termes de ressources humaines.

Le tourisme veut bien s’équiper

Les statistiques de l’Admi-nistration nationale du tourisme du Vietnam (ANTV) montrent qu’en 2014, les pays membres de l’ASEAN ont reçu 97,2 millions de visiteurs étrangers, soit une croissance annuelle de 3%. Et leur nombre est estimé augmenter encore dans les années à venir.

La mobilité professionnelle est une bonne nouvelle pour le tourisme vietnamien car ce secteur a un gros besoin de personnel qualifié, alors que l’offre domestique est insuffisante. En effet, selon l’ANTV, entre 2014-2015, le pays recensait 1,8 million d’employés dans le tourisme, contre 12.000 en 1990. Chaque année, le pays a besoin de près de 40.000 personnes supplémentaires, tandis que le nombre de diplômés dans ce secteur n’est que de 15.000 par an. «La mobilité professionnelle dans le secteur du tourisme est donc saluée. Nous avons un gros besoin de personnel qualifié, l’offre au Vietnam restant très limitée pour ce secteur», confie Hoàng Viêt Dung, responsable d’une agence de voyage basée à Hô Chi Minh-Ville.

Pour améliorer sa compétitivité, le tourisme vietnamien est appelé à renforcer
la formation de personnel qualifié notamment des guides.
Photo : Anh Tuân/VNA/CVN

Pour aider le Vietnam à perfectionner ses ressources humaines de haute qualité dans ce secteur, l’Union européenne a récemment financé le Programme de renforcement des compétences touristiques. Ce programme soutient la révision et la mise à jour des normes professionnelles du tourisme du Vietnam (VTOS). Les VTOS révisées ont été conçues pour être en adéquation à la réglementation du Vietnam et normalisées afin d’être compatibles avec les normes internationales comme à celles de l’ASEAN. Ces normes aident les employés, les employeurs, les enseignants et les étudiants des écoles de tourisme à appliquer et à mettre en œuvre les VTOS en vue d’améliorer la qualité des services touristiques, ainsi que l’efficacité de la formation en tourisme. Ne reste plus qu’à espérer qu’avec ces normes et son dynamisme, le secteur du tourisme du Vietnam s’intégrera en toute confiance à la région comme au monde.

Linh Thao/CVN

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