Les 2 groupes "sont parvenus à un accord en vertu duquel Nokia Siemens Networks va acquérir la majorité des actifs d'équipement télécom sans fil de Motorola pour 1,2 milliard de dollars en numéraire", ont-ils indiqué.
Après la naissance dans la douleur des géants Nokia Siemens et Alcatel-Lucent en 2006-2007, le regroupement du secteur de l'équipement télécom s'est poursuivi cette année, avec la mainmise d'Ericsson sur les restes du canadien en démantèlement Nortel, que Nokia Siemens convoitait également.
Dans le même temps, les groupes chinois, Huawei en tête, sont entrés dans le peloton de tête, bouleversant en l'espace de quelques années les positions des géants occidentaux qui dominent le secteur.
En perte de vitesse, Nokia Siemens (NSN) vise à consolider sa place de numéro 2 des réseaux télécoms en prenant des têtes de pont au Japon et surtout aux États-Unis, dont il a fait son objectif prioritaire. Avec cette acquisition, le groupe "s'attend à devenir le troisième équipementier aux États-Unis, le premier équipementier sans-fil étranger au Japon et à consolider sa position actuelle de numéro 2 mondial du marché global des infrastructures" télécoms, indique-t-il.
L'accord, qui est encore soumis à l'accord des autorités, doit être bouclé à la fin 2010. En cas de feu vert, quelque 7.500 employés et d'importants centres de recherche et développement aux États-Unis, en Inde et en Chine seront transférés de Motorola à NSN.
Pièce maîtresse de l'accord : la cinquantaine d'opérateurs clients de Motorola, dont China Mobile pour certains contrats, les américains Sprint et Verizon ou encore le britannique Vodafone, qui doivent tomber dans l'escarcelle de Nokia Siemens.
"Nous sommes heureux de pouvoir établir de nouvelles relations avec des clients et de renforcer nos positions avec d'autres", commente le Pdg de Nokia Siemens, l'indien Rajeev Suri.
Nokia Siemens met notamment la main sur 30 réseaux de troisième génération (CDMA) dans 22 pays et sur 41 contrats dans 21 pays pour la technologie de quatrième génération WiMax, dont Motorola est un des principaux développeurs.
Du côté de l'américain, la décision s'inscrit dans la stratégie visant à scinder début 2011 ses activités grand public, dont la téléphonie mobile, et ses équipements professionnels, afin d'améliorer la rentabilité du groupe sous la pression de grands actionnaires.
Le mouvement général d'alliance et de regroupement dans les télécoms peine pour l'instant à donner des fruits.
Après des milliers de licenciements en raison d'économies d'échelles à leur naissance, tant Alcatel-Lucent que Nokia Siemens peinent à croître et à devenir rentables, et multiplient les plans sociaux pour redresser la barre.
Sur le marché des réseaux, Ericsson est numéro un mondial, devant NSN, Alcatel-Lucent et Huawei, selon Dow Jones Newswires. Dans le secteur voisin des téléphones portables, l'alliance Sony Ericsson, conçue dès 2001, est également à la peine avec une part de marché en net recul, même si le groupe suédo-japonais a amélioré ses résultats depuis le début 2010.
Comme les Chinois pour les équipements télécoms, le marché des téléphones a été bouleversé par les succès de nouveaux entrants au détriment des poids lourds "historiques" (Nokia, Motorola, Sony Ericsson, etc.), le canadien Research In Motion avec son Blackberry et surtout l'américain Apple avec l'iPhone.
AFP/VNA/CVN