Accord historique sur le nucléaire iranien après 12 ans de crise

L'Iran et les grandes puissances ont conclu le 14 juillet un accord historique mettant fin à douze années de tensions autour du dossier nucléaire iranien et ouvrant une "nouvelle page" dans les relations internationales.

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Cet accord rend quasi impossible la construction d'une bombe atomique par Téhéran et marque le début d'une normalisation des relations de ce pays de 77 millions d'habitants, aux riches ressources pétrolières et gazières, avec la communauté internationale.

Dans les rues de Téhéran, les Iraniens célébraient à coups de klaxons et de cris de joie, cet accord mardi soir 14 juillet, après la rupture du jeûne du Ramadan. "Peut-être" que la situation économique "va changer, spécialement pour les jeunes", confiait Giti, 42 ans.

Les principaux diplomates qui ont œuvré à la conclusion d'un accord sur le nucléaire iranien posent le 14 juillet à Vienne.

L'UE, l'ONU, Téhéran ou encore Londres ont salué un accord "historique", tandis que Moscou poussait "un soupir de soulagement" au terme d'un véritable marathon diplomatique.

Les 109 pages de l'accord limitent les ambitions nucléaires de Téhéran en échange de la levée progressive et réversible des sanctions qui étouffent son économie.

Ce succès diplomatique, conclu après deux ans de négociations acharnées, referme un dossier qui empoisonnait les relations internationales depuis 2003. Ce dénouement intervient à un moment où le Proche-Orient est déchiré par de nombreux conflits, dans lesquels l'Iran est impliqué.

Une "grande victoire"

Paris a appelé l'Iran à se saisir de l'occasion pour "aider à en finir" avec le conflit en Syrie. À Damas, le président Bachar al-Assad a félicité son allié iranien chiite pour sa "grande victoire".

Même les Émirats arabes unis -un pays sunnite- ont estimé que cet accord pouvait être une "occasion d'ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les pays de la région du Golfe".

C'est la première fois qu'un accord à ce niveau lie la République islamique et les États-Unis depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en 1980.

"Cet accord nous donne une chance d'aller dans une nouvelle direction", a commenté le président américain Barack Obama, tout en soulignant qu'il était fondé sur les vérifications "et pas sur la confiance". Il a annoncé une conférence de presse mercredi 15 juillet à Washington où l'accord doit désormais être soumis au Congrès, contrôlé par les Républicains qui pourraient faire obstacle à son application.

L'épilogue heureux est aussi un succès pour le président iranien Hassan Rohani, pour qui l'accord pourrait "éliminer peu à peu la méfiance" entre les ennemis. Le chef de l'État, un modéré, a promis que son pays ne se doterait "jamais" de la bombe atomique tandis que le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a salué "les honnêtes et durs efforts" de ses négociateurs.

Un accès 'limité'

L'entente a été arrachée à l'issue de 18 jours d'un dernier round de négociations.

L'accord met en œuvre de grands principes actés à Lausanne en avril : Téhéran s'engage à réduire ses capacités nucléaires (centrifugeuses, stock d'uranium enrichi...) pendant plusieurs années et à laisser les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) procéder à des inspections plus poussées.

Table de négociations des diplomates sur le dossier du nucléaire iranien à l'hôtel du palais Cobourg à Vienne, le 14 juillet.

Le but est de rendre quasiment impossible la possibilité pour l'Iran de fabriquer une bombe atomique, tout en assurant à Téhéran, qui a démenti toute visée militaire, le droit de développer une filière nucléaire civile.

Une fois les installations iraniennes réduites, selon les termes de l'accord, il faudrait en effet un an à Téhéran pour fabriquer une bombe, contre deux à trois mois aujourd'hui.

En échange, l'Iran bénéficiera progressivement d'une levée des sanctions internationales adoptées depuis 2006 par les États-Unis, l'Union européenne et l'ONU et qui brident l'économie iranienne. Les premières sanctions pourront être levées à partir du premier semestre 2016 si Téhéran respecte ses engagements. En cas de violation de l'accord, elles pourront être rétablies et cela pendant quinze ans.

En revanche, l'interdiction du commerce des armes a été reconduite pour cinq ans, sauf autorisation spécifique du Conseil de sécurité. La demande de l'Iran, soutenue par Moscou, de lever cet embargo a été un des principaux points de blocage. Et l'Iran a accepté un "accès limité" à certains de ses site militaires aux inspecteurs de l'AIEA.

L'Iran pourra exporter à nouveau librement son pétrole

Les milieux économiques se tiennent prêts à revenir dans ce pays qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde et des deuxièmes de gaz. L'Iran, un pays de l'OPEP, pourra à terme exporter à nouveau librement son pétrole.

Les prix du pétrole, qui avaient un peu perdu mardi matin 14 juillet, se sont resaisis dans la journée, les investisseurs se montrant désireux de tourner la page après l'annonce de l'accord historique.

L'accord doit encore être endossé par le Conseil de sécurité de l'ONU, une formalité qui doit intervenir d'ici "quelques jours", selon Paris.

AFP/VNA/CVN

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