Alors que l'attention se détourne temporairement vers les difficultés de l'économie américaine, permettant au taux de change de la monnaie unique de remonter, plusieurs signaux encourageants sont apparus ces derniers jours. Ils sont liés au succès d'emprunts d'État réalisés sur les marchés par l'Espagne, en Grèce et au Portugal, 3 pays situés il y a peu au centre de la tourmente.
La semaine dernière, l'Espagne a réussi à placer 3 milliards d'euros à 15 ans, le Portugal a fait de même pour un montant de 1,680 milliard d'euros sur 2 et 9 ans. Quant à la Grèce, elle a placé 1,625 milliard d'euros de bons du Trésor à 6 mois, une opération qui a marqué son retour sur les marchés après le déblocage en mai dernier d'un plan d'aide l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI).
"Ce que certains considéraient comme impossible est possible", a déclaré dans une interview au Wall Street Journal le représentant du Luxembourg au sein du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), Yves Mersch.
Pour rassurer face à l'accroissement de leur dette, les Européens ont mis en place un plan d'aide à la Grèce. Ils ont aussi créé un Fonds de soutien aux pays de la zone euro de 440 milliards d'euros, complété par le FMI notamment pour atteindre une enveloppe totale de 750 milliards d'euros.
Les investisseurs "prennent progressivement ces décisions en compte", a estimé le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, dans une interview au quotidien français Libération.
Avec le retour réussi sur les marchés de la Grèce et de l'Espagne, "tout indique que la situation se normalise", a renchéri le directeur du Fonds européen de soutien, Klaus Regling, dans une interview au journal Les Échos.
La mise en place de ce Fonds, qui doit être opérationnel d'ici fin juillet, rassure. Le gouvernement de Slovaquie, seul pays de la zone euro qui rechignait à y participer, l'a finalement approuvé jeudi dernier sous réserves. Cependant, la zone euro n'est pas tirée d'affaire. Les taux d'intérêts auxquels empruntent la Grèce, le Portugal ou l'Espagne restent élevés, montrant que les marchés restent méfiants concernant la "signature" de ces pays.
Par ailleurs, les investisseurs restent sur leur garde avant la parution vendredi prochain des résultats de tests sur la solidité des principales banques de l'UE ("stress tests"), qui, pour la première fois, seront rendus publics.
AFP/VNA/CVN