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Le khèn est l'instrument de musique fétiche des H'mông, les reliant au monde des divinités. |
Photo : VNA/CVN |
Le district de Mèo Vac, sur le haut plateau karstique de Dông Van, accueille annuellement la Fête culturelle des H’mông à chaque Nouvel An lunaire.
À cette occasion, les visiteurs peuvent participer à diverses activités intéressantes, notam-ment la fête Gâu Tào (”pour la prospérité et le bonheur”) et plusieurs jeux traditionnels comme le lancer de la balle “pao” (ronde comme une orange, bourrée de grains et recouverte de tissu de lin) ou le tir à la corde, mais aussi découvrir la vie quotidienne et des métiers artisanaux des H’mông comme le tissage, la vanerie, la menuiserie, la fonderie…
En particulier, au Festival du khèn (une sorte de flûte de Pan) des H’mông, les visiteurs assistent à des danses au son de cette sorte d’orgue à bouche, avec la participation de 300 jeunes. Le khèn est l’instrument de musique fétiche des H’mông, celui qui les relie au monde des divinités. Mais seuls les hommes en jouent. À l’âge de la puberté, c’est avec le khèn qu’ils tentent leurs premières conquêtes féminines.
Avec près de 1,4 million de personnes, les H’mông représentent l’une des plus nombreuses parmi les 53 ethnies minoritaires du Vietnam. Forts de leurs traditions séculaires riches et préservées au travers des siècles, ils contribuent pour une part importante à la diversité ethnique et culturelle qui nourrit l’âme du pays depuis des millénaires.
Habits traditionnels
Selon la langue et les costumes traditionnels, on distingue plusieurs groupes de H’mông : H’mông Blanc, H’mông Noir, H’mông Rouge, H’mông Vert et H’mông Bariolé.
Si les femmes H’mông Blanc dénotent avec leurs jupes blanches, les H’mông Noir se montrent plus sobres avec des couleurs sombres.
En termes de langue, ils ont tous en commun le même vocabulaire de base qui existe en parallèle avec des patois qui varient d’une région à l’autre.
Sans aucun doute, les H’mông sont parmi les meilleurs agricul-teurs notamment en haute mon-tagne, pratiquant deux modes de cultures principales : la culture sur brûlis et la riziculture inondée.
Les magnifiques rizières en terrasses du Nord sont le fruit du travail séculaire des paysans laborieux et talentueux dont beaucoup sont d'ethnie H'mông. |
Photo : VNA/CVN |
Les rizières en terrasses du Nord, de véritables chefs-d’œuvre du génie humain, doivent leur réputation aux paysans laborieux et talentueux, dont beaucoup sont de cette ethnie.
La nourriture principale est le maïs qu’ils transforment en men men, une farine de maïs cuite à la vapeur. Les grains sont broyés à l’aide d’un mortier en pierre. Ensuite, la farine est soigneusement tamisée, puis mélangée avec juste assez d’eau et cuite à la vapeur.
La nourriture quotidienne comprend des légumes, des haricots et de la citrouille. Lors des récoltes, du Nouvel An et des jours fériés, ils agrémentent les repas de viandes de poulet, de chèvre, de porc ou de bœuf.
Grande autonomie
Présents un peu partout dans différentes provinces du Nord au Centre et dans le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), les H’mông habitent dans des maisons nichées le plus souvent à flanc de montagne et proches de cours d’eaux. En haute altitude, entre 700 et 1.500 m, ils utilisent le bois de Siam pour construire leurs habitations, à l’exception de Hà Giang où le bâti est en torchis. Pour s’adapter au climat montagnard vigoureux, ils logent normalement dans des demeures basses et sans fenêtres. Le centre de la maison est dédié au culte des ancêtres et à la cuisine. Rudimentaire, celle-ci n’était constituée que d’un poêle et de quelques ustensiles.
Chez les H’mông, la tradition veut que toutes les choses ont une âme et le foyer ne fait pas l’exception. Ainsi ont-ils des génies respectifs de la porte, de la cuisine et aussi de la maison, qui sont censés les protéger contre les esprits maléfiques. D’où leur habitude aussi d’emporter un talisman en sortant de chez soi.
C’est le régime patriarcal qui règne dans la culture H’mông. L’homme, l’unique héritier, a le rôle prépondérant dans toute décision de la famille, tandis que la femme, une fois mariée, n’a que ses habits et bijoux comme propriété personnelle. Les parents partagent toujours leur maison avec le fils cadet qui a traditionnellement la charge du culte des ancêtres.
Dans chaque lignée, une personne éminente est élue pour veiller à la réunion des membres ainsi qu’au respect des règles et coutumes.
XUÂN LÔC/CVN