À Gettysburg, Trump déroule son programme pour ses cent premiers jours à la Maison Blanche

Donald Trump a dévoilé le 22 octobre les premières mesures qu'il prendrait en cas de victoire à la présidentielle le 8 novembre, promettant de créer 25 millions d'emplois en dix ans et de réduire les impôts, les deux candidats sillonnant ce weekend plusieurs États clés pour tenter de convaincre les indécis.

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Donald Trump, le 22 octobre 2016 à Gettysburg (Pennsylvanie).
Donald Trump, le 22 octobre 2016 à Gettysburg (Pennsylvanie).

Lors d'un meeting dans la ville historique de Gettysburg (Pennsylvanie, Est), théâtre d'une des batailles emblématiques de la Guerre de Sécession, l'homme d'affaires a commencé par menacer les femmes qui l'ont accusé d'agression sexuelle, affirmant qu'elles "mentaient" et promis de les poursuivre en justice après l'élection. Il a ensuite développé son programme, point par point. Le républicain avait déjà évoqué la plupart de ces mesures ces derniers mois.

"Nous allons assainir le marais qu'est Washington et le remplacer par un nouveau gouvernement, du peuple, par le peuple et pour le peuple", a-t-il lancé en reprenant les mots qu'Abraham Lincoln avaient prononcé dans un de ses plus fameux discours prononcé en 1863 à Gettysburgh.

"Voici mon plan d'action sur 100 jours pour rendre sa grandeur à l'Amérique. C'est un contrat entre Donald J. Trump et les électeurs américains et ça commence par ramener honnêteté et responsabilité à Washington". Pour renouveler la classe politique, le républicain de 70 ans voudrait commencer par instaurer une limite du nombre de mandats pour les élus du Congrès.

"Opportunité unique"

"Le changement doit venir de l'extérieur de notre système déficient", a-t-il dit devant plusieurs centaines de partisans. "Notre campagne représente une opportunité unique de changement, comme on n'en rencontre qu'une fois dans sa vie". "Hillary Clinton n'est pas en campagne contre moi mais contre le changement", a-t-il encore lancé.

Le candidat républicain a ensuite promis de renégocier le traité de libre-échange nord-américain (Nafta), et de faire sortir les États-Unis du Partenariat transpacifique (TPP). Il veut redévelopper la production d'énergies fossiles et annuler des milliards de dollars de paiements prévus aux Nations unies dans le cadre des programmes pour lutter contre le changement climatique. Il souhaite instaurer des "contrôles extrêmes aux frontières et bien sûr n'a pas oublié le mur à la frontière avec le Mexique.

Il abolira la loi santé "Obamacare" mise en place par l'actuel président, prévoit 1.000 milliards de dollars de dépenses d'infrastructures dans les 10 prochaines années, veut simplifier le code des impôts, faire baisser les taxes pour la classe moyenne de 35% et rendre les frais universitaires plus abordables.

Et une nouvelle fois Donald Trump a mis en doute la régularité des élections à venir: "Il y a de telles anomalies, c'est incroyable: 1,8 million de personnes décédées sont inscrites pour voter, et certaines d'entre elles votent ! Je me demande comment c'est possible", a-t-il affirmé.

Il a choqué même son propre camp en refusant de s'engager à accepter le résultat du scrutin présidentiel lors du débat mercredi : un fait sans précédent dans les annales politiques américaines, qui lui avait déjà valu jeudi d'être accusé par le président Barack Obama de "saper notre démocratie".

La démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump, candidats de leur parti à l'élection présidentielle américaine qui se tiendra en novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Rejeter la haine"

Mme Clinton, à qui les sondages donnent une nette avance au plan national, devait à son tour prendre la parole plus tard dans la journée dans ce même État disputé de Pennsylvanie. Celle-ci a une nouvelle fois dénoncé vendredi "la menace" que représente Donald Trump: "Ensemble nous devons soutenir la démocratie américaine". "Il se passe quelque chose de vraiment fantastique en ce moment, les gens se rassemblent (...) pour rejeter la haine et les divisions", a-t-elle poursuivi, en affichant sa volonté d'être la présidente de "tous les Américains".

À deux semaines et demie de l'élection, tous les indicateurs semblent au vert pour la candidate démocrate, qui fêtera ses 69 ans le 26 octobre. La moyenne des derniers sondages au niveau national lui donne une avance de six points (45,2% contre 39,2%) et elle est en tête dans 10 des 13 États-clés du scrutin, notamment en Floride (Sud-Est), Pennsylvanie, Michigan (Nord) et Caroline du Nord.

Le camp Clinton espère désormais une victoire massive le 8 novembre, caressant aussi l'espoir de reprendre une partie du Congrès actuellement aux mains des républicains. Tous les poids lourds démocrates sont mobilisés sur le terrain pour cette dernière ligne droite: Bill Clinton a entamé le 21 octobre un voyage en bus de deux jours en Floride et Barack Obama sera le 23 octobre dans le Nevada (Ouest).

La Maison Blanche a indiqué qu'il entendait multiplier les interventions pour prévenir tout risque d'apathie dans son camp.


AFP/VNA/CVN

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