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>>Irak : des chefs jihadistes quittent Mossoul
Des forces de sécurité kurdes arrêtent un homme suspecté d'être membre de l'EI lors d'une patrouille dans les quartiers est de Kirkouk, le 22 octobre 2016 |
Des forces de sécurité kurdes arrêtent un homme suspecté d'être membre de l'EI lors d'une patrouille dans les quartiers est de Kirkouk, le 22 octobre 2016. |
Acculé dans son bastion de Mossoul (Nord) qui est visé depuis le 17 octobre par une vaste offensive des forces irakiennes et de la coalition internationale menée par les États-Unis, l'EI a montré par ses attaques-surprises à Kirkouk sa capacité à frapper hors des zones qu'il tient.
En incendiant une usine de soufre, il a également compliqué la progression des forces irakiennes vers Mossoul. L'opération des jihadistes lancée le 21 octobre à Kirkouk, sous contrôle kurde, a fait "46 morts et 133 blessés, pour la plupart au sein des forces de sécurité", a déclaré un responsable du ministère de l'Intérieur. Un bilan confirmé de sources médicales.
Quarante-huit jihadistes ont également été tués dans l'attaque, selon le chef de la police de Kirkouk. Bagdad a envoyé des renforts pour éliminer les combattants de l'EI encore présents. Une équipe de l'AFP a vu des policiers quadrillant les rues près du gouvernement provincial en attendant que les équipes scientifiques terminent de débusquer les derniers explosifs peut-être cachés sous les vêtements de jihadistes de l'EI gisant au sol.
"Les forces de sécurité contrôlent la situation maintenant mais il reste des poches de résistance jihadistes dans des quartiers du sud et de l'est" de Kirkouk, a indiqué Omar Aref, un responsable militaire irakien.
Fumées toxiques
Au sud de Mossoul, un incendie provoqué par l'EI cette semaine dans une usine de soufre a engendré des fumées toxiques qui ont tué deux civils. L'incendie a pu être éteint le 22 octobre, ont précisé les forces irakiennes. Au moins 500 personnes se plaignant de troubles respiratoires ont été soignées à l'hôpital de Qayyarah, base militaire située au sud du lieu de l'incendie.
Des forces de sécurité Irakiennes et Kurdes patrouillent dans une rue de la banlieue sud de Kirkouk, le 22 octobre 2016 |
Des forces de sécurité Irakiennes et Kurdes patrouillent dans une rue de la banlieue sud de Kirkouk, le 22 octobre 2016. Photo : AFP/VNA/CVN |
"On n'osait pas sortir"
"On entendait des tirs et des explosions tout le temps, on n'osait pas sortir", a raconté Abou Omar, un boucher de 40 ans de Kirkouk qui est resté enfermé avec sa famille. Un jihadiste présumé arrêté le 21 octobre a affirmé que l'attaque avait été planifiée par le chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, pour "réduire la pression sur le front de Mossoul", selon des propos qu'il a tenus lors d'un interrogatoire auquel un journaliste de l'AFP a assisté.
Le 22 octobre, les forces fédérales ont avancé à Qaraqosh selon le commandement joint des opérations. La prise totale de cette ville, qui était peuplée de chrétiens avant l'arrivée de l'EI, permettrait de s'approcher de la périphérie est de Mossoul. Deux journalistes irakiens ont été tués depuis vendredi, l'un sur le front de Mossoul, l'autre à Kirkouk par un tir de l'EI.
"Gros travail"
Avec 3.000 à 4.500 jihadistes dans Mossoul face à des dizaines de milliers de soldats irakiens et de peshmergas kurdes, la bataille paraît déséquilibrée mais quand les forces de sécurité seront aux portes de la ville, il leur faudra probablement engager une longue guérilla urbaine dans une ville d'environ 1,5 million d'habitants. La communauté internationale et des ONG s'inquiètent du sort des civils qui resteront piégés dans la ville.
Selon des habitants, les conditions de vie se détériorent de jour en jour à Mossoul. "Il y aura un gros travail de reconstruction et de stabilisation à faire" après une éventuelle reconquête, a souligné le chef du Pentagone. Sa visite n'a pas permis d'aplanir le différend entre Bagdad et Ankara sur la participation de troupes turques à la bataille de Mossoul. Le Premier ministre irakien s'y est dit toujours opposé.
AFP/VNA/CVN