>>Irak : des chefs jihadistes quittent Mossoul
>>Un haut responsable de l'ONU profondément inquiet de la crise humanitaire à Mossoul
Le ministre français des Affaire étrangères, Jean-Marc Ayrault (droite), lors d'une conférence de presse commune avec son homologue irakien, Ibrahim al-Jaafari, à Paris, le 20 octobre. |
La réunion de haut niveau pour la stabilisation de Mossoul, tenue jeudi 20 octobre à Paris, a été l'occasion d'"apporter notre soutien au gouvernement irakien pour traiter collectivement ces trois priorités" (plan de stabilisation de Mossoul, protection des populations, fourniture d'aide et assistance humanitaires), a expliqué M. Ayrault.
Il a indiqué que les forces qui interviennent dans les opérations de libération de Mossoul doivent agir avec l'accord exprès des autorités irakiennes, dans le plein respect des droits de l'Homme et du droit humanitaire international, pour protéger les populations civiles "piégées par Daech". Et que la fourniture de l'aide et de l'assistance humanitaires sont nécessaires aux habitants de la plaine de Ninive qui risquent de fuir massivement les opérations de Mossoul.
La troisième priorité selon les partenaires de l'Irak est l'élaboration d'un plan de stabilisation efficace par les autorités irakiennes, le gouvernement régional kurde, et l'ensemble des parties prenantes locales, a poursuivi M. Ayrault.
Selon le chef de la diplomatie française, la bataille de Mossoul est décisive sur le plan militaire, "car elle frappe Daech en son coeur, là où il a cru pouvoir constituer le coeur de son sanctuaire en Irak. Et doit permettre l'élimination de la menace que représente Daech ".
Mais également décisive pour l'Irak, "car l'enjeu de la bataille de Mossoul, c'est de redonner l'espoir aux populations irakiennes de pouvoir regagner leurs foyers, pour ceux qui ont été obligés de se déplacer, et d'y vivre en paix et en sécurité", a expliqué M. Ayrault.
Le ministre des Affaires étrangères irakien, Ibrahim al-Jaafari, a rassuré son homologue français, annonçant l'assaut lancé sur Mossoul jeudi 20 octobre par les forces militaires irakiennes. "Nous en sommes aux premières heures de l'offensive et nous avons constaté d'ors et déjà que nous allons plus vite que prévu grâce à la coordination et au moral très élevé de nos forces armées composées de l'armée irakienne, des forces de mobilisation populaire, des forces peshmergas et des forces des tribus irakiennes", a-t-il indiqué.
Conjuguer les efforts pour libérer Mossoul
Selon M. al-Jaafari, toutes ces forces conjuguent leurs efforts pour libérer Mossoul qui a été "violée, bafouée" par Daech. Le ministre irakien s'est félicité de la décision de ses partenaires qui, dit-il "ont déclaré leur disposition à amener toute l'aide humanitaire et militaire à Mossoul et ont échangé particulièrement sur l'avenir de cette ville, après la guerre".
Sur ce dernier point, M. al-Jaafari a insisté sur la nécessité de reconstruire Mossoul pour encourager ses habitants à y retourner. "Les refugiés ne peuvent pas retourner dans une ville où il n'y a pas d'hôpitaux pour les malades, d'écoles pour les enfants, donc c'est une ville qui doit être reconstruite", a-t-il souligné.
Le ministre irakien a remercié les partenaires de son pays notamment la France pour sa position, la Grande-Bretagne pour avoir proposé de "criminaliser l'idéologie terroriste et pas seulement les actes terroristes". Mais aussi l'Allemagne "qui a constituée un conseil mixte irako-allemand en octobre dernier".
Dans son discours d'ouverture de la Réunion pour la stabilisation de Mossoul, le président français, François Hollande a indiqué que son pays prend sa part de l'effort militaire avec 4.000 hommes déployés sur la zone, "une grande partie sur le porte-avions et donc sur le groupe qui nous permet d'effectuer des frappes".
Cette rencontre co-organisée par la France et l'Irak a rassemblé les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays et des organisations comme les Nations Unies, l'Union européenne et la Ligue arabe. La prochaine phase réunira la semaine prochaine, les ministres de la Défense pour "fixer la stratégie et les moyens pour chasser Daech le plus loin possible", a dit le président Hollande.