Irak : acculé à Mossoul, l'EI fait diversion en attaquant Kirkouk

Des jihadistes ont lancé une série d'attaques meurtrières dans la ville irakienne de Kirkouk, qui ont fait au moins 22 morts dans des combats et des attentats-suicides.

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La police irakienne (derrière) et les forces kurdes se déploient dans un quartier de Kirkouk, le 21 octobre 2016.
Photo : AFP/VNA/CVN

Vendredi 21 octobre, les habitants de la ville irakienne de Kirkouk se sont réveillés au son des explosions et des louanges à la gloire du groupe État islamique (EI) scandées par les hauts-parleurs d'une mosquée.

Ces attaques apparaissent comme une tentative de diversion face à la vaste offensive irakienne déclenchée lundi dernier 10 octobre, avec l'appui d'une coalition internationale menée par les États-Unis, sur Mossoul, dernier grand bastion du groupe jihadiste dans le Nord.

À Kirkouk, ville contrôlée par les Kurdes irakiens, l'EI a réveillé des cellules jihadistes dormantes, a affirmé à l'AFP le gouverneur de la province de Kirkouk, Najmeddin Karim. Au total, une centaine de jihadistes participaient à l'attaque, dont certains portaient des gilets ou des ceintures d'explosifs, selon un haut responsable de la ville.

Réduire la pression sur Mossoul

"L'attaque d'aujourd'hui (vendredi 21 octobre) était l'un des plans du Calife de Bagdad (chef de l'EI) pour démontrer que l'EI continue à s'étendre et à réduire la pression sur le front de Mossoul", a déclaré un jeune Irakien arrêté à Kirkouk et suspecté d'être membre de l'EI.

Des témoins ont entendu des explosions et des tirs toute la matinée et des télévisions locales ont montré des images d'affrontements dans plusieurs quartiers.

"Au moment de la prière du matin, j'ai vu des jihadistes entrer dans la mosquée Al-Mohammadi" d'où ils ont crié "Dieu est le plus grand" et "l'EI vaincra", a rapporté à l'AFP un enseignant, Haidar Abdel Hussein. "Nous travaillons sans relâche pour éliminer ces cellules terroristes", a indiqué à l'AFP le colonel Arkan Hamed, de la police provinciale, ajoutant que "seule la présence de tireurs embusqués nous empêche d'en finir tout de suite".

L'un de ces tireurs a abattu un journaliste d'une chaîne locale et au moins cinq kamikazes ont visé des bâtiments gouvernementaux, dont le QG de la police. Les services du Premier ministre irakien Haider al-Abadi ont annoncé des renforts pour combattre les jihadistes.

L'EI, via son agence de propagande Amaq qui a revendiqué une série d'attentats suicide, affirme "attaquer Kirkouk depuis tous les axes et contrôler presque la moitié de la ville". Des allégations que témoins et responsables jugent exagérées.

Au Sud de Kirkouk, à Dakouk, dans un incident séparé, 15 femmes ont été tuées et 50 blessées dans un raid aérien alors qu'elles participaient à des commémorations chiites. Kirkouk est à un peu plus de 150 km au Sud-Est de Mossoul, la deuxième ville d'Irak contrôlée par l'EI depuis juin 2014.

À Mossoul, l'EI ne semble pas en mesure de lancer des contre-offensives terrestres d'envergure face à la vaste offensive des forces irakiennes et kurdes (peshmergas), appuyées par les raids aériens de la coalition internationale emmenée par les États-Unis.

Pour autant, la bataille pour en déloger les jihadistes sera longue, ont prévenu responsables irakiens et étrangers.

AFP/VNA/CVN

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