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Le pape François rencontre le grand imam de Bahreïn de la mosquée al-Azhar Sheikh Ahmed Al-Tayeb lors d'une cérémonie au palais royal de Sakhir, à Bahreïn le 4 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette visite de quatre jours, la deuxième dans la péninsule arabique depuis son voyage historique aux Émirats arabes unis en 2019, intervient sur fond d'appels d'ONG qui dénoncent les discriminations à l'égard de la communauté chiite de ce pays insulaire de 1,4 million d'habitants dirigé par une dynastie sunnite.
Le souverain pontife doit prononcer à 10H00 (07H00 GMT) le discours de clôture d'un forum de dialogue interconfessionnel entre l'Orient et l'Occident à Awali (centre), en présence de nombreux responsables politiques et religieux du Moyen-Orient.
En milieu d'après-midi, il rencontrera le grand imam d'Al-Azhar, institution respectée de l'islam sunnite, avec lequel il avait signé à Abou Dhabi un document fondateur sur la fraternité humaine.
Le jésuite argentin s'exprimera ensuite à 16H30 (13H30 GMT) devant le "Conseil des sages musulmans" à la Mosquée du palais royal, puis lors d'une prière œcuménique à la cathédrale Notre-Dame d'Arabie, la plus grande église catholique de la péninsule, inaugurée fin 2021.
"Droit à la vie"
Avec cette première visite d'un pape sur son sol, Bahreïn, qui a formalisé ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège en 2000, entend jouer la carte de la tolérance pour adoucir son image, assurant que le pays "ne tolère pas la discrimination".
Mais neuf ONG ont appelé le pape à "exiger publiquement que Bahreïn mette fin à toutes les exécutions, abolisse la peine de mort et enquête sérieusement sur les allégations de torture et les violations du droit à un procès équitable".
Arrivé jeudi 3 novembre, le chef des 1,3 milliard de catholiques a été accueilli avec les honneurs militaires entre fanfare, danses, chants et pétales de fleurs sous les ors du palais royal d'Al-Sakhir, où il a prononcé un discours sans langue de bois devant les autorités et le corps diplomatique.
Il a notamment appelé à ce "que les droits humains fondamentaux ne soient pas violés, mais promus", jugeant nécessaire de "garantir respect et attention à ceux qui se sentent les plus en marge de la société, comme les émigrés et les détenus".
Le pape a également insisté sur la "nécessité de toujours garantir le droit à la vie", "même envers ceux qui sont punis", une allusion à la peine de mort, toujours en vigueur dans le royaume.
"Depuis les manifestations du Printemps arabe en 2011, il y a eu une hausse drastique de l'utilisation de la peine de mort contre des manifestants pro-démocratie qui ont osé défendre les droits et libertés fondamentaux à Bahreïn", a déploré jeudi 3 novembre Sayed Ahmed Alwadaei, directeur du Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD).
Douleurs au genou
Le grand imam de la mosquée al-Azhar Sheikh Ahmed Al-Tayeb (gauche), le pape François et le roi de Bahreïn Hamad bin Isa al-Khalifa (droite), arrivent au palais royal de Sakhir à Bahreïn, le 4 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
A trois semaines de l'ouverture du Mondial de football au Qatar voisin, pointé du doigt notamment pour le sort de ses ouvriers étrangers, le pape a aussi appelé à ce que soient "partout garanties des conditions de travail sûres et dignes de l'Homme", dénonçant le "travail déshumanisant".
La journée de samedi devrait être davantage consacrée à la rencontre avec la communauté catholique du pays, estimée à quelque 80.000 fidèles selon le Vatican, avec notamment une messe dans le stade national.
Lors du vol vers Bahreïn, le pape, qui aura 86 ans le mois prochain, a confié aux journalistes l'accompagnant avoir "très mal au genou", une douleur chronique qui l'oblige à se déplacer en chaise roulante.
Il s'agit du 39e voyage international de François depuis son élection en 2013. Il s'est rendu dans une dizaine de pays à majorité musulmane, notamment en Jordanie, en Turquie, en Bosnie-Herzégovine, en Égypte, au Bangladesh, au Maroc et en Irak.
AFP/VNA/CVN