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Contrôles de police dans les rues de Duran, en Équateur, le 1er novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le ministère de l'Intérieur a indiqué que les attaques de mardi 1er novembre ont fait "cinq morts parmi les policiers" à Guayaquil, poumon économique du pays et capitale du Guayas (Sud-Ouest) et la ville voisine de Duran.
Auparavant, le ministre de l'Intérieur, Juan Zapata, avait fait état de la mort de deux policiers à Guayaquil, ainsi que de deux autres blessés.
Les deux policiers ont été tués par balles à bord de leur véhicule et les deux autres ont été blessés dans un attentat contre un commissariat mardi 1er novembre à l'aube, avait alors précisé la police.
De son côté, l'administration pénitentiaire avait annoncé que huit gardiens de prison avaient été brièvement pris en otages mardi 1er novembre à Esmeraldas (Nord-Ouest de l'Équateur).
Mercredi 2 novembre, le ministère de l'Éducation a suspendu les classes à Esmeraldas, capitale de la province du même nom, limitrophe de la Colombie.
Des bandes de trafiquants de drogues ont attaqué des locaux de la police et des stations-service avec des explosifs et des armes à feu en réponse au transfèrement de détenus de la prison Guayas 1 à Guayaquil.
Les autorités précisent que 61 policiers sont morts cette année en raison des violences.
"Déclaration de guerre"
Sur les lieux d'une attaque à l'explosif contre un poste de police, à Guayaquil, en Équateur le 1er novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Durant la nuit, l'administration pénitentiaire (SNAI) a fait état de "coups de feu tirés à l'intérieur" de Guayas 1.
"Il s'agit d'une réaction du crime organisé", a déclaré à la presse le ministre Zapata.
"Les huit agents du Corps de sécurité et surveillance pénitentiaire retenus ont été libérés" à Esmeraldas, avait annoncé le SNAI, sans fournir davantage de précisions.
Dans une vidéo diffusée sur Twitter, deux personnes portant des explosifs autour du corps avaient été présentées comme des gardiens de prison, tandis qu'un détenu dénonçait la "corruption" du système pénitentiaire.
"Si vous voulez la guerre, vous aurez la guerre", lançait un homme cagoulé, ajoutant : "nous allons faire exploser ces gardiens".
"Je déclare l'état d'urgence dans les provinces de Guayas et d'Esmeraldas, et un couvre-feu à partir de 21h00" (02h00 GMT), a déclaré le président Guillermo Lasso dans un discours diffusé à la radio et à la télévision.
Entrée en vigueur à effet immédiat, la mesure s'étendra sur 45 jours. La Constitution permet au président de déclarer l'état d'urgence et faire intervenir l'armée lorsque le pays est confronté à de graves troubles internes.
Le président équatorien a affirmé que "ces actes de sabotage et de terrorisme sont une déclaration de guerre ouverte contre l'État de droit, le gouvernement et contre vous tous, les citoyens".
La prise d'otages à Esmeraldas s'est produite alors que le SNAI organisait le transfèrement de 200 détenus en provenance d'un établissement pénitencier de Guayaquil vers d'autres prisons.
Lundi 31 octobre, les corps décapités de deux personnes avaient été retrouvés pendus à un pont à Esmeraldas, selon la police.
En février, la police équatorienne avait retrouvé deux corps ligotés et suspendus à un pont dans la ville de Duran, une méthode souvent employée par les cartels mexicains.
Des attaques à l'explosif ont été commises dans les mois qui ont suivi dans plusieurs régions du pays.
Les narcotrafiquants, dont certains sont liés aux cartels mexicains, mènent une guerre dans les rues et dans les prisons du pays, où des massacres ont fait près de 400 morts depuis février 2021.
Situé entre la Colombie et le Pérou, les plus grands producteurs mondiaux de cocaïne, l'Équateur est passé du statut de pays de transit de drogue à celui d'important centre de distribution vers l'Europe et les États-Unis.
En 2021, les autorités ont saisi un nombre record de 210 tonnes de drogues, principalement de la cocaïne. Depuis le début de l'année, les saisies totalisent 160 tonnes.
AFP/VNA/CVN