Pour sa première visite à Bruxelles, Meloni joue l'apaisement

Tonalité constructive loin des polémiques: pour sa première visite à Bruxelles, la nouvelle Première ministre italienne d'extrême droite Giorgia Meloni a opté jeudi 3 novembre pour un ton apaisé avec les dirigeants de l'Union européenne, insistant sur des échanges "positifs" et restant mesurée sur les points de friction comme l'immigration.

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La Première ministre italienne Giorgia Meloni, le 3 novembre à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je suis contente du climat que j’ai trouvé à Bruxelles", a déclaré la dirigeante souverainiste de 45 ans, à l'issue de ses rencontres successives avec Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, et Charles Michel, président du Conseil.

"D'un point de vue personnel, humain, il s'est créé un échange très franc et très positif", a ajouté la première femme cheffe de gouvernement en Italie, à la tête du gouvernement le plus à droite depuis l'après-guerre.

Celle qui dirige la troisième économie de la zone euro s'est montrée déterminée à mettre l'accent sur le dossier sensible de l'envolée des prix de l'énergie, un combat déjà amorcé par son prédécesseur Mario Draghi qui avait réclamé une solution à Vingt-Sept et fustigé l'approche individualiste adoptée par Berlin.

Affirmant avoir "exposé le point de vue italien", elle a insisté sur la nécessité "d’apporter dès que possible une solution européenne", défendant l'idée d'un plafonnement des prix du gaz.

Même ton conciliant du côté Ursula von der Leyen, qui a évoqué, dans un tweet, le "signal fort" envoyé par cette visite. "Ce fut une bonne occasion d'échanger sur des sujets cruciaux", a-t-elle ajouté, évoquant en particulier l'Ukraine, l'énergie et la question des migrants.

Son face-à-face avec Mme von der Leyen était particulièrement attendu depuis le tollé provoqué en Italie par les propos de la présidente de la Commission, qui avait mis en garde avant les élections dans la péninsule contre les conséquences auxquelles s'exposerait l'Italie en cas de dérive par rapport aux principes démocratiques.

Signe d'une forme de prudence de part et d'autre, aucune déclaration commune n'était organisée à l'issue de ces trois rencontres qui étaient scrutées avec attention, sur fond de crise énergétique qui met à l'épreuve la résistance de l'Union.

"Oreilles attentives" 

La Première ministre italienne Giorgia Meloni et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (droite), le 3 novembre à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mais les participants se sont efforcés de mettre en avant les points de convergence.

"Nous sommes totalement alignés sur l'Ukraine", s'est félicitée Roberta Metsola à l'issue de la rencontre. "Nous continuerons à être fermes sur les sanctions. Et nous somme unis dans la réaffirmation de notre soutien pour l'Ukraine".

Selon le politologue Lorenzo Codogno, la dirigeante italienne n'était de toute façon pas arrivée Bruxelles avec des intentions guerrières : "Meloni est pragmatique et veut être perçue comme une dirigeante modérée", a-t-il expliqué à l'AFP.

Les dirigeants européens espéraient pour leur part saisir l'occasion pour "mieux comprendre les intentions de Meloni", selon Sébastien Maillard, directeur de l'Institut Jacques Delors.

Un affrontement sur le fonds européen de relance post-pandémie, dont l'Italie est le premier bénéficiaire avec environ 200 milliards d'euros, apparaissait improbable, même si Mme Meloni a affirmé vouloir obtenir des "ajustements" pour prendre en compte la hausse des prix de l'énergie, et ces ajustements devaient être négociés au niveau "technique", selon M. Codogno.

Mais il sera difficile pour Bruxelles d'éviter à terme un affrontement sur l'immigration, thème de prédilection de l'extrême droite en Italie, qui est l'une des principales portes d'entrée des migrants en Europe.

La nouvelle dirigeante italienne a, sur ce point, fait clairement entendre sa différence.

"Nous avons bien sûr parlé des flux migratoires et de la demande italienne d’un changement (…) en vertu duquel la priorité, déjà prévue dans les normes européennes, est la défense des frontières extérieures", a-t-elle expliqué.

"C’est un sujet très délicat, très important", a-t-elle poursuivi, assurant, sans plus de précisions, avoir trouvé à Bruxelles "des oreilles attentives."

AFP/VNA/CVN

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