>>À Nagasaki, le pape François démonte le principe de dissuasion nucléaire
>>Tokyo appelé à signer le traité de l'ONU contre l'arme atomique
Terumi Tanaka, survivant de la bombe de Nagasaki, le 28 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les "hibakusha", littéralement "personnes affectées par la bombe", ont pendant des décennies porté avec force leur appel à bannir l'arme nucléaire.
On en dénombre encore 136.700 environ, mais leur âge moyen est d'un peu plus de 83 ans, selon le ministère japonais de la Santé. Et beaucoup étaient des nouveaux-nés ou encore dans le ventre de leur mère en ces matins des 6 et 9 août 1945.
"Il ne faut pas que cela se reproduise", et pour cela "les gens doivent entendre les faits", rappelle, juste avant l'anniversaire de ces attaques, Terumi Tanaka, 88 ans, survivant de la bombe de Nagasaki.
Il avait 13 ans lorsque le 9 août 1945 la bombe américaine a frappé sa ville, où 74.000 personnes sont mortes sur le coup et dans les mois qui ont suivi.
Trois jours auparavant, la première attaque nucléaire de l'Histoire avait frappé Hiroshima, tuant 140.000 personnes.
M. Tanaka a passé la majeure partie de sa vie à partager son expérience, dans l'espoir que les armes nucléaires soient interdites.
Le bâtiment de l'industrie d'Hiroshima en ruines en septembre 1945 un mois après l'explosion de la bombe atomique larguée par l'armée américaine. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous disparaîtrons tous"
Mais "tôt ou tard, nous disparaîtrons tous", souligne M. Tanaka.
I a participé à la création du groupe "No More Hibakusha Project" ("Projet plus jamais de Hibakusha"), qui préserver les archives, "y compris ce que nous avons nous-mêmes écrit" dit-il, afin que la génération suivante "puisse les utiliser" dans ses campagnes contre l'arme atomique.
Il reconnaît que les interventions de hibakusha n'attirent souvent plus qu'une poignée de personnes.
À 74 ans, Jiro Hamasumi fait partie des plus jeunes survivants. Sa mère était enceinte lorsque la bombe a explosé à Hiroshima.
Son père a été tué, très probablement sur le coup. "Il ne se passe pas un jour sans que je pense à mon père", a-t-il dit au cours d'un entretien accordé à son domicile.
Ce qu'il sait du bombardement lui vient de sa fratrie : la lumière aveuglante, le bruit assourdissant de l'explosion de la bombe connue sous le nom de Little Boy et l'horreur qui a suivi.
AFP/VNA/CVN