Zone euro : controverse autour d'un pacte économique franco-allemand

L'Allemagne et la France ont proposé le 4 février un "pacte" visant à renforcer la discipline et la coordination économiques au sein de la zone euro dans l'espoir d'éviter de nouvelles crises de la dette, une initiative très influencée par Berlin et déjà critiquée.

Au cours d'un sommet des dirigeants européens à Bruxelles, les deux pays ont assuré avoir obtenu un accord de principe sur la nécessité d'engager un nouvel effort pour rapprocher les grands choix nationaux, avec objectif de prendre une décision fin mars. "Il y a un accord sur le fait qu'il doit y avoir un tel pacte", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel. Le sommet de l'UE a souscrit à "l'idée qu'il faut un pacte pour renforcer notre convergence et notre compétitivité", a renchéri le président français Nicolas Sarkozy.

L'initiative va permettre selon la France de doter l'Union monétaire d'un véritable gouvernement économique -un pilotage politique au plus haut niveau-, projet pour lequel elle avait milité en vain pendant des années en raison des réticences allemandes.

Ainsi, il a été décidé de régulièrement organiser des sommets des seuls chefs d'État et de gouvernement de la zone euro, un format jusqu'ici exceptionnel et mal perçu par Bruxelles qui y voit un coin enfoncé au sein de l'Union européenne toute entière à 27 pays.

Paris revendique une victoire. "Le mot même de gouvernement économique était un mot que j'étais le seul à prononcer" il y a peu encore en Europe, a jugé M. Sarkozy. Mais pour ce qui est du contenu du projet, c'est Berlin qui l'a clairement marqué de son empreinte en souhaitant que son modèle économique serve de modèle aux autres.

Le "pacte" envisagé prévoit que les capitales suivent des objectifs communs concernant les systèmes de retraites (comme le recul de l'âge de départ à la retraite si nécessaire), la politique salariale (suppression notamment de l'indexation des salaires sur les prix dans les pays qui l'ont), ou la dette publique avec des plafonds contraignants, tel que celui que l'Allemagne a inscrit dans sa Constitution en 2009.

La potion prévue n'est pas du goût de tout le monde. La Belgique et le Luxembourg, qui ont des politiques d'indexation automatique des salaires, refusent d'y renoncer. Les États membres doivent pouvoir suivre "leurs propres politiques", a soutenu le Premier ministre belge Yves Leterme. "Je ne trouve pas vraiment de raisons pour dire qu'abolir l'indexation des salaires permettrait d'améliorer la compétitivité de mon pays ou de la zone euro", a répliqué le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker.

La Confédération européenne des syndicats a, elle, parlé d' "un pacte nuisible" aux conventions collectives qui créera "davantage d'inégalités". Mais pour l'Allemagne, le renforcement de la discipline commune est le prix à payer pour éviter de nouvelles crises budgétaires, et pour qu'elle accepte de soutenir financièrement ses partenaires en difficulté.

Les dirigeants de la zone euro ont en effet accepté le 4 février le principe d'un renforcement de leur Fonds de secours financier, créé en mai. Une décision finale, là encore, sera prise fin mars.

Concrètement, il s'agit d'augmenter la capacité effective de prêt du Fonds, à 440 milliards d'euros. Aujourd'hui, il est officiellement doté de 440 milliards, mais il ne peut en réalité prêter que 250 milliards d'euros, le reste devant être conservé sous forme de garantie.

Le Fonds pourrait par ailleurs être doté de nouvelles missions, comme racheter de la dette publique de pays en difficulté, ou leur prêter de l'argent pour qu'ils le fassent.

AFP/VNA/CVN

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