"Le gouvernement n'a aucune intention de le faire. Nous sommes très déterminés à ce que cela ne se produise pas", a répondu le chef du gouvernement socialiste, interrogé lors d'un point de presse sur un éventuel recours à un plan de sauvetage financier.
"Simplement, les conditions se sont aggravées. Elles se sont aggravées pour nos banques, notre économie et notre République", a-t-il reconnu.
M. Socrates a démissionné le 23 mars après le rejet au parlement d'un nouveau plan d'austérité, censé "garantir" la réduction du déficit public et éviter le recours à un plan de sauvetage de l'Union européenne et du FMI. "Le message qui est passé auprès des marchés, c'est que le Portugal ne souhaite aucune mesure d'austérité", a regretté, M. Socrates, affirmant que la crise politique était à l'origine de "l'aggravation des conditions de financement" de l'économie portugaise.
L'agence de notation Standard and Poor's (SP) a abaissé le 29 mars la note du Portugal d'un cran, après l'avoir déjà dégradée de deux niveaux la semaine à l'instar de sa concurrente Fitch. Pour SP, le Portugal est à présent noté à BBB-, la dernière de la catégorie investissement, avec une perspective négative.
L'agence estime que la dette abyssale du pays, de 82,4% du PIB en 2010, "rend vraisemblable un recours du Portugal au Fonds européen de stabilisation financière (FESF) et, en 2013, au Mécanisme permanent de stabilité" (MES) destiné à prendre la suite en 2013.
En conséquence, les taux d'intérêt de la dette portugais se sont une nouvelle fois tendus sur les marchés. Vers 18h00 (16h00 GMT), les taux des emprunts à dix ans du Portugal étaient à 7,894% contre 7,818% le 28 mars en clôture. Ils étaient montés en séance jusqu'à 7,97%, atteignant un nouveau plus haut depuis l'entrée du pays dans la zone euro.
Le 29 mars, la Banque du Portugal a revu légèrement en baisse ses prévisions économiques pour 2011 et table désormais sur une contraction du PIB de 1,4%, contre -1,3% précédemment.
Par ailleurs, d'après la banque centrale, la récession pourrait se prolonger en 2012 en raison des mesures d'austérité supplémentaires qu'elle juge "nécessaires" afin de réduire le déficit public à 4,6% du PIB cette année puis à 3% en l'année suivante.
Dans ce contexte, la visite de la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, avait donné lieu à des spéculations sur un éventuel soutien de cette ancienne colonie. À son arrivée à Coimbra (Centre), la chef de l'État sud-américain a déclaré, sans autre précision, que "le Brésil pourra aider le Portugal, tout comme le Portugal a aidé le Brésil économiquement".
AFP/VNA/CVN