"Non", les États-Unis ne vont pas connaître de récession, a déclaré M. Geithner au journaliste de la télévision NBC qui lui demandait s'il croyait à ce scénario. "Ce qui est le plus probable, c'est que l'on voie l'économie croître peu à peu, au cours des 12 à 24 mois à venir", a ajouté M. Geithner au cours de cet entretien diffusé dans l'émission "Meet the Press", selon la transcription de la rencontre diffusée par NBC. "Nous voyons le marché de l'emploi commencer à revenir à la croissance. Et aussi une croissance de l'investissement, des industries manufacturières qui se renforcent un peu, des exportations meilleures. Tous ces signes sont encourageants, mais nous avons encore un long chemin à parcourir", a ajouté le ministre.
Sur la question du soutien des pouvoirs publics à l'économie américaine, M. Geithner a estimé qu'il y avait encore "beaucoup d'influx" gouvernemental alors que le plan de relance budgétaire entre dans sa phase finale et devrait s'achever en 2011.
Rappelant les "problèmes de viabilité budgétaire à long terme" qui se posent au pays, M. Geithner, a indiqué qu'il fallait "maintenant que l'investissement privé prenne le relais de l'État pour emmener la reprise".
Néanmoins, a-t-il ajouté, vu le niveau élevé du chômage (9,5%) et les difficultés des petites entreprises, moteur des créations d'emplois du pays, "il y a encore des choses que le Congrès peut faire pour soutenir la reprise", en plus de la proposition gouvernementale d'un fonds d'aide aux PME doté de 50 milliards de dollars actuellement à l'étude au Capitole.
La Maison Blanche a estimé le 23 juillet que le déficit budgétaire de l'État fédéral américain en 2010 devrait culminer moins haut qu'elle ne le prévoyait en février, à un niveau record de 1.471 milliards de dollars, soit 10% du PIB, et a maintenu un cap ambitieux de réduction du déficit à moyen terme (5,6% du PIB à la fin de l'exercice 2012, puis 4,3% l'année suivante).
M. Geithner a par ailleurs redit sur NBC que le gouvernement de Barack Obama ne comptait pas reconduire les réductions d'impôts accordées sous le président précédent, George W. Bush, au 2 % ou 3% des Américains les plus aisés. "C'est une chose que l'économie peut supporter, et je pense que c'est une mesure de bonne politique", a-t-il dit.
Dans un autre entretien accordé à la télévision ABC et diffusé également le 25 juillet, M. Geithner a encouragé une nouvelle fois la Chine à laisser sa monnaie, le yuan, s'apprécier par rapport au dollar, ainsi que Pékin à commencer à le faire en juin. "C'est très bon pour la Chine. C'est très bon pour les États-Unis", a-t-il dit, ajoutant : "Ce qui nous importe c'est de savoir à quelle vitesse et jusqu'où ils laissent" le yuan s'apprécier.
AFP/VNA/CVN