Mission baleinière suspendue du Japon en Antarctique, possible retour précoce

Le Japon a suspendu sa mission baleinière dans l'Antarctique, à cause du harcèlement mené par l'association de défense de l'environnement Sea Shepherd, et étudie la possibilité d'y mettre fin plus tôt que prévu, a-t-on appris le 16 février auprès de l'Agence des pêches.

"Le (bateau) Nisshin Maru, qui est poursuivi par Sea Shepherd, a suspendu ses activités depuis le 10 février pour des raisons de sécurité, et nous sommes en train d'examiner la situation, y compris la possibilité d'arrêter prématurément sa mission", a expliqué un responsable de l'Agence, Tatsuya Nakaoku. Les militants de l'association écologiste basée aux États-Unis poursuivent chaque année les baleiniers nippons à bord de leurs propres navires afin d'empêcher la capture des cétacés.

Le fondateur canadien de Sea Shepherd, Paul Watson, a accueilli le 16 février avec prudence cette information. "Si c'est vrai, cela démontre que notre tactique, notre stratégie ont été couronnées de succès", a-t-il par téléphone satellitaire depuis son bateau Steve Irwin. "Je ne pense pas qu'ils aient attrapé plus de 30 baleines (...) Ils n'en ont certainement pas eu beaucoup", a-t-il ajouté.

Selon un militant de l'organisation écologiste Greenpeace, le Japon aurait déjà décidé de raccourcir la campagne cette année, non pas à cause du harcèlement de Sea Shepherd, mais compte tenu des stocks massifs de chair de baleine déjà accumulés. "Des informateurs nous ont déjà dit que les pêcheurs allaient rentrer plus tôt", a affirmé Junichi Sato, ajoutant que la capture de 1.000 cétacés, l'objectif officiel côté nippon, était impossible à réaliser du fait de la capacité insuffisante du bateau usine Nisshin Maru . "Le harcèlement de Sea Shepherd est présenté comme la raison officielle, mais cela tient davantage à des raisons particulières au Japon", a-t-il poursuivi.

Les bateaux japonais pêchent chaque année plusieurs centaines de baleines dans

l'Antarctique au nom de la "recherche scientifique", une pratique tolérée par la Commission baleinière internationale qui interdit la chasse commerciale au cétacé depuis 1986.

L'Australie a saisi en juin dernier la Cour internationale de justice afin d'obliger le Japon à mettre fin à ce programme de chasse, estimant que l'archipel violait ses "obligations internationales".

Les autorités japonaises affirment que cette pêche fait partie intégrante de la culture nippone, sans cacher que la viande de baleine termine sur les étals.

Les écologistes dénoncent pour leur part une pratique cruelle et inutile, soulignant que cette viande n'est pas particulièrement appréciée au Japon et que les missions subventionnées par les autorités coûtent cher au contribuable.

En janvier 2010, un trimaran de Sea Shepherd avait coulé après un accrochage très médiatisé avec un baleinier japonais. En juillet, un ancien militant néo-zélandais de cette organisation, l'ex-capitaine du trimaran coulé, a été condamné au Japon à deux ans de prison avec sursis pour avoir blessé au visage un marin nippon en jetant sur son baleinier une flasque d'acide butyrique (beurre rance) au mois de février précédent.

M. Sato, de Greenpeace, a quant à lui été condamné en septembre à un an de prison avec sursis, tout comme un autre militant de l'association. Ils ont été reconnus coupables par la justice nippone de vol de chair de baleine, un larcin que les écologistes ont affirmé avoir accompli pour dénoncer un "trafic illégal" de chair de cétacés.

AFP/VNA/CVN

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