Dans un climat d'extrême tension, plusieurs dirigeants de l'Union européenne ont entamé le 8 décembre à Marseille (France) des consultations sur le sauvetage de l'euro, menacé d'"explosion", en prélude à un sommet européen crucial.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a lancé un appel solennel aux chefs d'État et de gouvernement. "Nous devons tout faire, tous ensemble, toute l'Union européenne pour garantir l'irréversibilité de l'euro".
José Manuel Barroso participe à Marseille, comme une douzaine de chefs d'État et de gouvernement, à une réunion du Parti populaire européen (PPE), qui rassemble les partis de droite et de centre-droit. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy y sont arrivés en fin de matinée et devaient s'exprimer en début d'après-midi.
Entre Européens, l'atmosphère est tendue après des mois de crise de la dette. Et les avertissements répétés de l'agence de notation Standard and Poor's qui, après avoir menacé de dégrader la note des pays de la zone euro, s'en est pris mercredi à l'UE dans son ensemble et à ses banques, ont encore fait monter la pression.
L'éclatement de la zone euro n'est "pas du tout un scénario que l'on considère aujourd'hui", a relativisé le 8 décembre à Paris son chef économiste pour l'Europe, Jean-Michel Six.
"La situation est grave, l'euro peut exploser et l'Europe se défaire", a pourtant averti dans la matinée le ministre français des Affaires européennes, Jean Leonetti.
Le Sommet de Bruxelles les 8 et 9 décembre se présente sous des auspices très incertains en raison des divergences sur la réponse immédiate à la crise et sur la révision des traités exigée par Paris et Berlin pour renforcer la discipline budgétaire.
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy insistent pour inscrire dans le marbre du traité de l'UE des mesures de renforcement de la discipline budgétaire des États.
Le compromis franco-allemand intervenu le 5 décembre préconise des sanctions plus automatiques pour les mauvais élèves et des "règles d'or" de retour à l'équilibre des finances publiques dans la Constitution de chaque État.
Mais un changement de traité implique un processus de ratification dans tous les pays de l'UE à l'issue toujours incertaine, ce qui ne plaît guère à de nombreux États membres.
AFP/VNA/CVN