"La reprise continue", mais son rythme reste "insuffisant pour entraîner une amélioration importante de la conjoncture sur le marché de l'emploi", indique le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) dans un communiqué publié à l'issue de deux jours de réunion à Washington.
Face à cet état de fait, et compte tenu d'une inflation jugée toujours inférieure à ce qui lui semble souhaitable, le Comité a décidé, sans surprise, de maintenir le cap de sa politique monétaire ultra-accommodante.
Le taux directeur de la Fed continuera de fluctuer dans la marge de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis plus de deux ans, indique le communiqué du FOMC, reprenant son leitmotiv selon lequel ce taux devrait rester "exceptionnellement bas" encore longtemps.
La Réserve fédérale a par ailleurs confirmé l'objectif de son programme de rachats d'obligations du Trésor américain lancé en novembre : elle prévoit toujours de racheter pour 600 milliards de dollars supplémentaires de titres de ce genre d'ici à la fin juin pour soutenir la reprise.
L'objectif de ce programme est de soutenir la reprise en tentant de stimuler la consommation des ménages et l'investissement des entreprises, grâce à la baisse des taux d'intérêt à long terme censée résulter de ces rachats, tandis que ceux à court terme sont maintenus au plancher par l'intermédiaire du taux directeur.
La Fed indique clairement qu'elle ne compte pas se satisfaire de la baisse du taux de chômage observée en décembre. À 9,4%, celui-ci reste proche de son plus haut niveau depuis 1983.
Bien que deux des membres du FOMC se soient opposés au programme de rachats d'obligations d'État, ils ont mis de l'eau dans leur vin récemment, et le communiqué final de la rencontre a été approuvé à l'unanimité, pour la première fois depuis décembre 2009.
Le jugement des dirigeants de la Fed sur la conjoncture économique est très légèrement plus positif qu'à l'issue du dernier FOMC, mi-décembre.
Le communiqué final note que "la hausse des dépenses des ménages s'est accélérée à la fin de l'année dernière" mais relève que les freins à la consommation, moteur traditionnel de la croissance, sont toujours là : "chômage élevé", "croissance modeste des revenus", "baisse de la valeur du patrimoine immobilier" et "difficulté d'obtenir des crédits".
Par rapport au communiqué final de décembre, la référence à un ralentissement des dépenses des entreprises en équipements et en logiciels a disparu, la Fed constatant que celles-ci continuent d'augmenter.
À deux jours de la publication des chiffres du PIB du quatrième trimestre, ces remarques accréditent l'idée selon laquelle la croissance économique s'est nettement accélérée d'octobre à décembre. Selon la prévision médiane des analystes, elle aurait atteint 3,7% en rythme annuel.
AFP/VNA/CVN