Yên Bai : l’alphabétisation, clé pour une vie meilleure

Grâce aux efforts fournis par les autorités et les populations locales, le taux d’alphabétisation des personnes de 15 à 60 ans dans le district reculé de Mù Cang Chai, province montagneuse de Yên Bai (Nord), a atteint près de 78%.

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Une classe d’alphabétisation dans le village de Thao Xa Chai, commune de Nam Co, district de Mù Cang Chai, province de Yên Bai (Nord).
Photo : VNA/CVN

Chaque soir, les lumières des classes d’alphabétisation de nombreuses localités du district de Mù Cang Chai dans la province de Yên Bai brillent, éclairant les efforts d’enseignement et d’apprentissage des professeurs et des élèves. 

Dans un calme studieux, les mots lus par les élèves adultes résonnent à l’unisson dans les salles de classe comme l’espoir d’un avenir radieux.

Des avantages réalistes

Travailler dans les champs le jour et étudier le soir est devenu une routine et un indispensable pour les habitants des villages de Thào Xa Chai et Tà Ghênh, dans la commune de Nâm Co, du district de Mù Cang Chai. Surmontant leur timidité, ils essaient d’épeler chaque mot correctement.

Même si leur prononciation du vietnamien n’est pas encore parfaitement claire, ils lisent tous à haute voix sous la direction de leur enseignant.

Thào Thi My, 46 ans, qui vit dans le village de Tà Ghênh, raconte qu’auparavant elle ne savait ni lire ni écrire le vietnamien. Qu’elle avait peur de communiquer et éprouvait des difficultés à sortir. Elle poursuit avec enthousiasme : “Aujourd’hui, je peux apprendre avec des professeurs qui me guident dans la lecture de livres et de magazines. Et avec l’accès à Internet, je découvre progressivement beaucoup de choses qui m’étaient jusqu’à présent étrangère, et je me débarrasse de certaines coutumes dépassées. Je m’efforce d’autant plus d’aller en classe”, partage Mme My. Sa classe compte 19 autres élèves de l’ethnie H’mông de la commune de Nâm Co.

Tous d’âges différents, ils ont une chose en commun : être analphabètes et ne pas parler couramment vietnamien. Par conséquent, ils ont peur de tout ce qui a trait aux documents officiels, y compris des démarches telles que l’enregistrement d’acte de naissance de leurs enfants. Ainsi, leur analphabétisme leur fait parfois commettre des actes illégaux sans le savoir.

Chang A Cua, un élève de 38 ans du village de Thào Xa Chai explique que l’analphabétisme rend les choses difficiles. “Je travaille dans le secteur du tourisme mais je ne connais pas le vietnamien, ce qui est très gênant. Je suis déterminé à suivre des cours pour pouvoir travailler dans une famille d’accueil et présenter ma patrie et les coutumes traditionnelles de l’ethnie H’mông aux touristes”, explique-t-il.

En classe, l’enseignant apprend aux élèves les lignes directrices et les politiques du Parti et de l’État, ce que M. Cua considère comme le moyen d’apprendre à ses enfants à respecter les lois.

Âgée de 50 ans, Sùng Thi Chù, une paysanne du village de Hang Chang Lu, commune de Khao Mang, ne sait toujours ni lire ni écrire. Suivre les cours d’éradication de l’analphabétisme lui a permis de donner un nouveau souffle à sa vie. Elle peut désormais lire les avis de la commune et remplir elle-même les formulaires d’inscription aux examens médicaux.

Grâce à son alphabétisation, Mme Chù est plus confiante dans l’achat de semis et d’animaux et peut lire les instructions disponibles sur l’application des avancées scientifiques dans la production.

Elle explique que depuis qu’elle sait lire et écrire, elle a eu accès à des formations sur les soins de santé, l’éducation des enfants, sur les cultures et l’élevage ainsi que sur la prévention et la lutte contre la traite des femmes et des enfants. Grâce à cela, elle guide d’autres habitants du village.

“Maintenant, je comprends tout quand je regarde la télévision et je peux lire les notices des médicaments quand je suis malade. Quand je vais à la commune ou au district pour faire des démarches administratives, je peux écrire mon nom et ne plus m’identifier uniquement par mes empreintes digitales comme c’était le cas avant”, fait savoir Mme Chù.

Conditions favorables à l’apprentissage

Apprenantes participant avec enthousiasme aux activités de la classe. 
Photo : VNA/CVN

Le district de Mù Cang Chai compte plus de 67.000 habitants dont plus de 90% appartiennent à l’ethnie H’mông et vivent dispersés dans 98 villages. Leur vie est difficile et le taux d’analphabétisme est élevé.

Ces dernières années, le district a ouvert de nombreuses classes dans le village, créant ainsi des conditions favorables à l’apprentissage du vietnamien.

Selon Nguyên Anh Thuy, chef du Bureau de l’éducation et de la formation du district, en plus d’encourager activement les personnes âgées de 25 à 60 ans à participer aux cours d’éradication de l’analphabétisme, le bureau a affecté des enseignants qualifiés et enthousiastes pour travailler le soir en semaine.

Les apprenants peuvent désormais utiliser le vietnamien, faire des calculs, avoir une compréhension simple mais indispensable des questions naturelles et sociales et avoir plus de connaissances à mettre en pratique.

Lorsque leur niveau d’éducation est élevé, il leur devient plus facile de diffuser les lignes directrices et les politiques du Parti et de l’État auprès de la population, et de construire un nouveau mode de vie rurale.

Comme beaucoup d’autres localités de la région, la commune de Nâm Khat ouvre chaque année deux classes de lutte contre l’analphabétisme. Le vice-président du Comité populaire de la commune, Ly A Sua, précise qu’il s’agit d’une tâche difficile. Outre la préparation des locaux pour les cours, un groupe de sensibilisation a été créé pour encourager les habitants à aller à l’école.

Pour aider les élèves à apprendre plus rapidement, les enseignants doivent non seulement faire preuve d’enthousiasme et de persévérance, mais également connaître la langue H’mông et être flexibles et créatifs dans leurs méthodes d’enseignement afin d’obtenir des résultats efficaces et concrets.

Lù Van Thuc, enseignant à l’École primaire de Tà Ghênh dans la commune de Nâm Co, déclare que les élèves plus âgés ont peur d’aller à l’école et que les professeurs doivent donc à la fois enseigner, discuter et les encourager. Ils intègrent également des jeux au programme d’enseignement, permettant à chacun de s’amuser et favorisant ainsi l’apprentissage.

Les enseignants se concentrent notamment sur l’application des technologies de l’information pour aider les élèves à apprendre plus efficacement. Cette activité suscite l’enthousiasme des apprenants et leur permet d’exercer n’importe où et n’importe quand.

Suite à de nombreux efforts, le taux d’alphabétisation des personnes âgées de 15 à 60 ans dans le district atteint désormais près de 78%. Quatorze unités communales sont reconnues comme satisfaisant aux normes d’alphabétisation. Cette année, le district devrait ouvrir six classes de 180 élèves dans des communes difficiles.

Tiên Khanh - Huong Linh/CVN

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