Yémen : nouvelles frappes aériennes contre les rebelles

Des avions de la coalition menée par l'Arabie saoudite ont lancé de nouvelles frappes jeudi soir 26 mars au Yémen contre les rebelles chiites, qui a dénoncé une intervention "dangereuse".

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Des Yéménites transportent des blessés à l'arrière d'un pick-up à Aden, dans le Sud du pays, le 26 mars

Les premiers raids de l'opération "Tempête décisive" ont été qualifiés de "succès" et se prolongeront jusqu'à ce que les "objectifs" soient atteints, a déclaré à Ryad un porte-parole de la coalition, affirmant qu'il n'y avait pas de projet d'offensive terrestre dans l'immédiat.

Mais le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, condamnant une "invasion", a averti que les "Yéménites ne vont pas rester sans réagir". L'Iran a mis en garde contre une propagation du conflit, son président Hassan Rohani condamnant une "agression" militaire.

En pleines négociations sur le nucléaire avec Téhéran, les États-Unis ont apporté leur soutien à l'intervention, sans toutefois y participer directement. La Maison Blanche s'est déclarée inquiète des "activités iraniennes" au Yémen, parlant d'informations sur "le transfert iranien d'armes" dans ce pays.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé que la négociation était "la seule solution" pour résoudre la crise, alors que l'Union européenne s'est inquiétée des "risques de graves conséquences régionales".

Des Yéménites pro-Houthis le 26 mars à Sanaa.

La plupart des pays arabes ont serré les rangs derrière l'Arabie saoudite et réaffirmé leur soutien au président yéménite reconnu par la communauté internationale, Abd Rabbo Mansour Hadi.

Ce dernier est arrivé jeudi 26 mars à Ryad, selon l'agence officielle SPA, en route pour participer au sommet annuel arabe qui s'ouvrira samedi 28 mars en Égypte.

Pas de troupes au sol pour l'instant

M. Hadi avait été ces derniers jours au centre de nombreuses spéculations, notamment sur le point de savoir s'il était encore présent à Aden, alors que des forces antigouvernementales se rapprochaient de cette grande ville du sud où il était retranché depuis février, après la prise de Sanaa par les rebelles Houthis.

L'opération militaire a été déclenchée dans la nuit du 25 mars à jeudi 26 mars par des frappes saoudiennes sur différentes positions des Houthis.

Jeudi soir 26 mars, de nouvelles frappes ont visé une base militaire près de Taëz, la troisième ville du pays, sur la route entre la capitale Sanaa et Aden, dans le sud, selon des sources officielles et des témoins.

Carte de localisation des forces en présence au Yémen et forces engagées dans l'intervention arabe

L'Arabie saoudite a mobilisé 150.000 militaires et 100 avions de combat, tandis que les Émirats arabes unis ont engagé 30 avions de combat, Koweït 15 appareils et le Qatar 10, a indiqué Al-Arabiya, chaîne de télévision à capitaux saoudiens. Bahreïn a annoncé participer avec 12 avions.

L'opération mobilise également l'Égypte - avec son aviation et sa marine -, la Jordanie, le Soudan, le Pakistan et le Maroc, selon Ryad. Le déploiement de troupes au sol n'est pas prévu en l'état, a précisé le porte-parole de la coalition. Les bombardements avant l'aube ont fait au moins 14 morts civils à Sanaa, selon la défense civile. Amnesty International a fait état de 25 morts à Sanaa, dont six enfants.

À Londres et New York, l'intervention militaire au Yémen a entraîné une hausse des cours du pétrole. Les marchés ont réagi avec inquiétude à l'entrée en guerre du principal exportateur mondial de pétrole, l'Arabie saoudite, et aux répercussions possibles du conflit sur le contrôle du détroit de Bab al-Mandeb, qui voit passer près de trois millions de barils par jour de brut.


AFP/VNA/CVN

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