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Une aide-soignante administre le vaccin AstraZeneca à Bombay en Inde, le 1er avril |
"Les États-Unis ont identifié la provenance d'ingrédients spécifiques nécessaires à la production en Inde de vaccins anti-COVID qui vont être immédiatement fournis à l'Inde", a précisé Jake Sullivan dans un communiqué. Les exportations de ces composants étaient jusqu'ici limitées par le gouvernement américain.
Washington s'apprête aussi à envoyer en urgence en Inde "des médicaments, des tests à diagnostic rapide, des respirateurs, et des équipements de protection" et à déployer des experts des Centres américains de lutte et de prévention des maladies (CDC), a poursuivi M. Sullivan qui s'est entretenu dimanche 25 avril avec son homologue indien.
Les États-Unis étudient par ailleurs la possibilité d'envoyer des approvisionnements en oxygène, les hôpitaux indiens étant confrontés à une grave pénurie dans ce domaine.
L'administration Biden finance déjà de "façon substantielle" les capacités de production de vaccins en Inde, afin que le pays soit en mesure de produire un milliard de doses de sérums contre le COVID-19 d'ici la fin de 2022, a souligné le conseiller à la Maison Blanche.
"Tout comme l'Inde a apporté de l'assistance aux États-Unis quand nos hôpitaux étaient débordés au début de la pandémie, les États-Unis sont déterminés à venir en aide à l'Inde au moment où elle est dans le besoin", a fait savoir M. Sullivan.
Cette annonce intervient après que de nombreux pays et l'Union européenne se sont engagés dimanche 25 avril à apporter une assistance d'urgence à l'Inde, qui a recensé dimanche près de 350.000 cas et 2.767 décès supplémentaires sur 24 heures.
La France a notamment promis "un soutien significatif en capacités d'oxygène" et le Royaume-Uni, plus de 600 équipements médicaux d'urgence, dont des respirateurs.
Quid des vaccins
Le gouvernement américain n'a cependant pas évoqué l'envoi de vaccins vers l'Inde alors que la pression politique sur cette question s'intensifie.
Plus tôt dimanche 25 avril, le conseiller médical de la Maison Blanche, Anthony Fauci, avait pourtant considéré comme possible l'acheminement vers l'Inde de dizaines de millions de doses du sérum AstraZeneca.
Une personne présentant des symptômes du coronavirus est emmenée en ambulance, le 22 avril à Bombay, en Inde. |
Ce stock est gardé en réserve par le gouvernement américain, le vaccin du laboratoire anglo-suédois n'ayant pas encore été autorisé par les autorités américaines de santé.
"C'est quelque chose qui va être sérieusement envisagé", a déclaré Anthony Fauci sur la chaîne ABC.
"Nous devons faire davantage" pour aider l'Inde, a-t-il reconnu expliquant que les États-Unis étudiaient comment "fournir des vaccins, dans l'immédiat" mais aussi comment permettre aux Indiens de "produire leurs vaccins eux-mêmes".
Les États-Unis ont mis en place sous le président de Donald Trump, un décret nommé "Defense Production Act", qui exige que les Américains aient la priorité sur les vaccins fabriqués dans leur pays, restreignant de facto les exportations de doses fabriquées aux États-Unis, mais aussi de composants.
"Les États-Unis sont engagés en premier lieu dans une campagne ambitieuse et efficace pour vacciner tous les Américains", avait d'ailleurs souligné jeudi 22 avril le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.
L'Inde, qui compte 1,3 milliard d'habitants et où sévit un nouveau variant, voit son système de santé craquer sous le flot des malades, qui font face à un manque de lits d'hôpitaux, de réserves d'oxygène et de médicaments vitaux.
Des témoins décrivent des couloirs d'hôpital encombrés de lits et de brancards et des familles suppliant en vain pour obtenir de l'oxygène ou une place pour leurs proches mourants.
Le plus grand fabricant de vaccins dans le monde, le Serum Institute en Inde (SII) qui se trouve en Inde, avait alerté mi-avril sur son accès restreint à certains composants issus des États-Unis et nécessaires à la fabrication en masse de nouveaux sérums.
"Estimé président Biden, si nous sommes vraiment unis dans la lutte contre ce virus, au nom des fabricants de vaccin en dehors des États-Unis, je vous demande humblement de lever l'embargo sur les exportations d'ingrédients bruts", avait imploré sur Twitter, Adar Poonawalla, directeur du SII.
AFP/VNA/CVN