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Le Premier ministre français Jean Castex. |
Estimant que "le pic de la troisième vague de l'épidémie semble derrière nous", le Premier ministre Jean Castex a confirmé jeudi 22 avril l'architecture du déconfinement déjà esquissée par le président Emmanuel Macron : rentrée "dès lundi 26 avril" dans les écoles maternelles et élémentaires, et "le 3 mai" pour les collégiens et lycéens, en demi-jauge après une semaine d'enseignement à distance.
Le 3 mai également, fin des limites de déplacements en journée, mais maintien du couvre-feu. Puis réouverture progressive à la mi-mai de commerces et lieux de culture, selon un calendrier et des modalités encore à définir.
Dans l'éducation, le retour se fera selon un protocole sanitaire "très strict", avec fermeture immédiate des classes où un élève sera testé positif. Il y aura en parallèle un "renforcement massif des tests", selon le ministre Jean-Michel Blanquer : 400.000 tests salivaires seront proposés chaque semaine dans les écoles élémentaires à la reprise, avec un objectif de 600.000 d'ici mi-mai.
Et dans le secondaire (collèges et lycées), 64 millions d'autotests ont été commandés pour les personnels puis les élèves de plus de 15 ans. La Haute autorité de la santé, doit se prononcer la semaine prochaine sur un éventuel abaissement de l'âge des élèves pouvant avoir recours à ces autotests.
Rester prudent
Les syndicats de l'éducation nationale ont bien réagi à ces annonces "plutôt rassurantes face à la nécessité de reprendre avec prudence". Mais ils ont regretté que les enseignants ne soient pas déclarés prioritaires pour la vaccination sans limite d'âge.
Vaccination qui reste quelque peu plombée par la défiance autour du vaccin AstraZeneca, qu'ont une nouvelle fois déplorée jeudi les membres du gouvernement.
MM. Castex et Blanquer ont d'ailleurs souligné qu'ils allaient tous deux se faire vacciner avec l'AstraZeneca (deuxième injection pour le premier, et première pour le second). Et le ministre de la Santé Olivier Véran a souligné qu'il y avait 50 fois moins de risques de faire une thrombose -effet secondaire rare, mais redouté du vaccin - en se faisant vacciner qu'en empruntant un vol long-courrier.
De gauche à droite : le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l'Intérieur, Gerald Darmanin, avant la conférence de presse du 22 avril, à Paris. |
Mais l'optimisme du gouvernement sur la situation épidémiologique n'est pas partagé par tous les spécialistes. Santé publique France note dans son point épidémiologique hebdomadaire vendredi que les chiffres "suggèrent un début de ralentissement de la circulation virale dans toutes les régions de métropole", à tempérer par "une forte diminution du taux de dépistage (qui) incite à rester prudent".
"Il est quand même difficile de confirmer qu’on a passé le pic (…) On pourra le confirmer dans les prochaines semaines", a commenté Christine Campese, épidémiologiste à SpF.
"Grand écart"
Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon, s'est montré plus radical sur Radio Classique : "On avait déjà un espacement entre le politique et le sanitaire, là on est carrément dans le grand écart".
"On attend juste une éclaircie dans le remplissage des hospitalisations et des réanimations, (...) et hop, on en profite pour adapter des mesures qui sont politiques et sociétales mais qui n'ont pas de support sanitaire", a-t-il regretté.
À l'inverse, d'autres trouvent le gouvernement trop prudent, comme les milieux culturels et les commerces, fermés depuis de longues semaines, voire des mois, et qui auraient souhaité des perspectives claires.
Or le chef du gouvernement s'est refusé jeudi 22 avril à s'avancer au-delà d'une possible réouverture "autour de la mi-mai", si la situation sanitaire le permet, et "assortie de conditions particulières, le cas échéant territorialisées".
Enfin, pour éviter la propagation des variants - brésilien, sud-africain et maintenant indien - qui inquiètent les autorités politiques et sanitaires, le gouvernement a précisé les détails des contrôles et de la quarantaine obligatoire pour les voyageurs en provenance de cinq pays (Brésil, Chili, Afrique du Sud, Argentine et Inde).
La France comptait toujours vendredi près de 6.000 personnes (5.962) en "soins critiques" (réanimation, soins intensifs et surveillance continue), un indicateur stable, même si une légère baisse a été enregistrée par rapport à la veille.
Sur le plan des contaminations, 32.340 nouveaux cas ont été répertoriés contre 34.318 la veille. Le nombre de nouveaux décès recensés vendredi 23 avril est de 309 portant à 102.525 le nombre des morts depuis le début de l'épidémie.