Wall Street rebondit vivement avec l'espoir de vastes mesures de soutien

La Bourse de New York a terminé en forte hausse mardi 17 mars, rebondissant vivement au lendemain d'une des pires séances de son histoire alors que la Maison Blanche et la Banque centrale américaine ont présenté de nouvelles mesures de soutien à l'économie.

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Des courtiers à la clôture de la séance au New York Stock Exchange (NYSE), le 17 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a gagné 5,20%, à 21.237,38 points, après un début de séance en dents de scie qui l'a vu repasser temporairement sous la barre symbolique des 20.000 points. Il s'était effondré la veille de 12,9%, sa plus forte baisse depuis le Lundi noir d'octobre 1987. Le Nasdaq, l'indice à forte coloration technologique, qui s'était écroulé lundi de 12,3%, a grimpé de 6,23%, à 7.334,78 points. L'indice élargi S&P 500 est monté de 6,00%, à 2.529,19 points.

Après avoir oscillé entre pertes et gains à l'ouverture, les indices ont commencé à reprendre de l'élan quand la banque centrale américaine a annoncé qu'elle allait accorder des facilités de crédits destinés aux entreprises et aux ménages dans un effort pour endiguer l'impact économique de la pandémie de coronavirus aux États-Unis.

Pour s'assurer que les marchés disposent de suffisamment de liquidités, l'antenne de la Réserve fédérale de New York a aussi organisé mardi 17 mars une nouvelle injection d'argent en offrant 500 milliards de dollars sur le marché monétaire. Les indices ont ensuite amplifié leur progression après le début d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, y a notamment annoncé que l'administration allait envoyer des chèques pour venir en aide aux Américains affectés par la crise du coronavirus dans les deux semaines. Selon des médias américains, l'administration prépare un plan de relance économique pouvant s'élever jusqu'à 850 milliards de dollars.

Signe d'investisseurs plus confiants, le taux sur la dette des États-Unis à 10 ans a bondi mardi 17 mars et est repassé au-dessus de la barre des 1%. Il évoluait vers 20h15 GMT à 1,067% contre 0,718% la veille. La panique face à l'avancée inexorable de la pandémie de coronavirus l'avait emporté lundi 16 mars sur les efforts massifs déployés par la banque centrale américaine pour tenter de rassurer les marchés.

Récession faible à modérée

Mais mardi 17 mars, la progression des indices "a été portée par l'espoir de voir le Congrès adopter un paquet de mesures d'aide à l'économie", par "les aides promises par la Fed aux entreprises et ménages" ainsi que par "les promesses du président américain, Donald Trump, sur des actions supplémentaires", estime Karl Haeling, de LBBW.

"On reste loin d'un optimisme serein", souligne toutefois le spécialiste. "On n'a aucune idée de ce qui va se passer à court terme, le fait de ne pas du tout pouvoir anticiper les résultats des entreprises incite beaucoup d'acteurs du marché à rester sur les côtés", ajoute-t-il. Alors que les restrictions de déplacement se multiplient, les acteurs du marché anticipent de plus en plus une récession en 2020. "Probablement pas sévère, mais une récession faible à modérée qui ne durera pas longtemps", remarque Karl Haeling.

Le marché reste très prudent face aux mesures proposées par les autorités car "on fait face à un événement inédit à l'ère moderne - une pandémie mondiale qui paralyse complètement les grandes économies et perturbe le sentiment de normalité de chacun de manière impensable", avance pour sa part Patrick O'Hare, de Briefing.

"À son tour, (cette nouveauté) perturbe le fonctionnement des marchés financiers, ce qui entraîne une volatilité démesurée, détruit la confiance des investisseurs et déstabilise le flux normal de crédit qui est essentiel au fonctionnement normal des marchés financiers et de l'économie en général", avance le spécialiste. Il est aussi possible, selon M. Haeling, que les marchés fonctionnent un peu moins bien qu'habituellement car de nombreux opérateurs sont obligés de travailler depuis chez eux, où ils n'ont pas forcément accès aux mêmes outils qu'au bureau.


AFP/VNA/CVN

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