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Coronavirus : Londres promet de soutenir son économie "quoi qu'il en coûte"

Après être passé à des mesures drastiques pour contenir la propagation du coronavirus, le gouvernement britannique a promis mardi 17 mars de soutenir l'économie "quoi qu'il en coûte" face à leurs conséquences, débloquant d'ores et déjà des centaines de milliards de livres pour les entreprises.

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La gare Waterloo à Londres quasi-déserte le 17 mars, à l'heure de pointe.
Photo : AFP/VNA/CVN

Londres offrira la garantie de l’État sur les prêts aux entreprises atteignant 330 milliards de livres (363 milliards d'euros), une somme qui pourra être augmentée si besoin, et des aides de 20 milliards de livres. "En temps de paix, nous n'avons jamais connu un tel combat économique", a affirmé le ministre des Finances, Rishi Sunak, alors que l'épidémie de COVID-19 s'accélère au Royaume-Uni.

"Nous sortirons de cette situation et nous ferons tout ce qu'il en coûte", a-t-il ajouté, promettant d'autres mesures dans les prochains jours. Il a également annoncé des aides aux entreprises sous forme de baisses d'impôts et de subventions pour 20 milliards de livres (22 milliards d'euros). Les ménages en difficulté financière seront dispensés de payer leurs crédits immobiliers pendant trois mois.

Ces mesures s'ajoutent à un plan de soutien à l'économie britannique - qui traverse déjà une période délicate en raison du Brexit - de 30 milliards de livres (33 milliards de livres) dont 18 milliards pour faire face aux conséquences directes de la pandémie, annoncé la semaine dernière en même temps que le budget.

Législation d'urgence

Ces annonces interviennent alors que le gouvernement a considérablement renforcé ses mesures lundi 16 mars pour tenter d'endiguer l'épidémie, face à un scénario cauchemardesque établi par des scientifiques. Il présentera aussi cette semaine au Parlement une législation d'urgence qui lui permettra, si nécessaire et pour une période limitée à deux ans, de faire appel à des personnels de santé retraités, de contraindre des personnes à s'isoler, ou encore de fermer temporairement les ports et aéroports en cas de personnels de sécurité insuffisants.

Le Premier ministre Boris Johnson lors d'une conférence de presse consacrée au COVID-19, le 16 mars à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après avoir adopté une stratégie critiquée pour être plus timorée que celle des pays voisins, Londres demande désormais au public d'éviter tout déplacement et contact non essentiels, ce qui devrait ralentir considérablement l'activité du pays et affecter de plein fouet les entreprises. Mais les mesures britanniques restent moins radicales que celles prises dans les pays voisins, ne prévoyant ni la fermeture des écoles, restaurants ou salles de spectacles, ni l'interdiction formelle des rassemblements.

Sans y être officiellement obligés, les musées de la Tate, le Royal Albert Hall ou le Royal Opera House ont fermé leurs portes. Face aux appels à l'aide des dirigeants de l'industrie des pubs, des restaurants et des théâtres contraints de facto de fermer, le gouvernement a promis mardi 17 mars que ces secteurs pourraient bénéficier des assurances. La compagnie aérienne Virgin Atlantic a elle salué le "soutien sans précédent du gouvernement" qui permettra d'accompagner le secteur aérien, "confronté à la plus grande crise de son histoire".

Officiellement, l'épidémie a fait 71 morts et contaminé 1.950 personnes, selon le dernier bilan donné mardi 17 mars. Mais des tests ne sont pas effectués systématiquement, malgré les recommandations de l'OMS, et il est "raisonnable" de penser que 55.000 personnes sont atteintes, a déclaré le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance. "Cette maladie est si dangereuse et si contagieuse que sans mesure drastique pour limiter ses progrès, elle submergerait tout système de santé dans le monde", a assuré Boris Johnson mardi 17 mars.

Londres, qui ne conseillait auparavant qu'aux personnes présentant des symptômes ou revenant de zones à risque de s'isoler, a changé de braquet après un rapport de l'Imperial College de Londres, selon lequel l'épidémie pourrait faire jusqu'à 510.000 morts au Royaume-Uni et y toucher 81% de la population, dans le cas purement hypothétique où aucune mesure n'aurait été prise. Avec la ligne de conduite suivie par le gouvernement jusqu'à lundi, les chercheurs estiment que le pays risquait jusqu'à 260.000 décès, avec un système de santé "submergé".

Avec des mesures plus fortes, le nombre des décès pourrait en revanche diminuer à "quelques milliers ou dizaines de milliers". "Si l'on peut limiter le nombre (des morts) à 20.000 ou moins, cela sera un bon résultat", bien que "cela reste terrible", a jugé M. Vallance. Selon l'Imperial College, la principale difficulté de la nouvelle stratégie résidera dans le fait d'être maintenue "jusqu'à ce qu'un vaccin soit disponible", ce qui pourrait prendre "potentiellement 18 mois, ou plus". Par ailleurs, le Royaume-Uni a déconseillé mardi 17 mars à ses ressortissants tout voyage à l'étranger "non essentiel", dans un premier temps pour 30 jours. Les hôpitaux vont aussi annuler l'ensemble des opérations non urgentes à partir du 15 avril et pour au moins trois mois afin de libérer le maximum de lits.


AFP/VNA/CVN

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