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La Bourse de Paris s'enfonce à nouveau dans le rouge. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Vers 09h50 (08h50 GMT), l'indice CAC 40 chutait de 9,07% à 3.744,65 points. Vendredi 13 mars, il avait fini une semaine catastrophique, au cours de laquelle il a perdu 20,03%, sur un maigre rebond technique (+1,83%). La Fed a abaissé brutalement dimanche 15 mars son taux à 0%-0,25% et annoncé une injection de liquidité de 700 milliards de dollars, en amont de la réunion de politique monétaire qui devait se dérouler mardi 17 mars et mercredi prochain 18 mars.
La dernière fois que la Fed avait abaissé ses taux à un tel niveau remonte à décembre 2008, au coeur de la crise financière dite des "subprimes". Néanmoins, ce geste ne réussit pas à rassurer les marchés, les Bourses européennes plongeant à l'ouverture tandis que les contrats à terme sur les indices américains sont stoppés. Le manque de liquidités fait de plus en plus craindre aux marchés une crise financière.
Une action concertée au niveau mondial a été menée pour garantir que ces liquidités seraient suffisantes lundi 16 mars. La Fed, la Banque centrale européenne et les Banques centrales du Japon, Royaume-Uni, Canada et de Suisse, ont assoupli les conditions auxquelles elles s'échangent des devises entre elles, afin de pouvoir garantir un approvisionnement suffisant des marchés et, au final, du système économique tout entier, en dollars.
"La décision d'intervenir une nouvelle fois 3 jours avant la réunion officielle de la Fed laisse un bon nombre de questions sur l'état réel de la situation (sanitaire et économique). Y aurait-il un problème de liquidités dans le marché ?", s'interroge John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.
La Banque du Japon (BoJ) a décidé lundi 16 mars lors d'une réunion d'urgence de renforcer sa politique de rachats d'actifs, notamment de fonds indiciels négociés en Bourse, pour tenter de contenir l'impact de la pandémie du nouveau coronavirus sur l'économie du pays. Le COVID-19 a fait plus de 6.000 décès dans le monde, dont plus de 2.000 en Europe, devenue, selon l'Organisation mondiale de la Santé, l'épicentre de la maladie.
L'Europe a renforcé ses barricades ce week-end, en imposant le confinement quasiment total dans plusieurs pays. L'Allemagne à même annoncé le retour des contrôles aux frontières avec la plupart de ses pays limitrophes. Les États-Unis prennent le même chemin avec des écoles fermées, des bars-restaurants dorénavant portes closes à New York comme à Los Angeles, tout comme les casinos du groupe MGM Resorts à Las Vegas. À l'effondrement des marchés financiers s’ajoutent celui des statistiques économiques.
En Chine, la production industrielle s'est contractée pour la première fois en près de 30 ans tandis que les ventes de détail se sont effondrées, ce qui montre l'étendue des dégâts en attendant d'y voir plus clair sur l'impact économique de la pandémie en Europe et aux États-Unis. "Nous pouvons nous attendre au même type de publications dans les autres zones économiques mondiales pour le mois de mars et au-delà.", prévient Vincent Boy, analyste marché chez IG France.
"Les économies du monde entier devraient plutôt se concentrer sur le ralentissement de la propagation, puis annoncer des mesures fiscales et budgétaires immédiates et efficaces avant d'intervenir au niveau monétaire", estime t-il. Car, selon lui, "si l'épidémie perdure et si les petits commerçants ne sont pas massivement soutenus, une relance monétaire sur un tissu économique décimé n’aura aucun impact et mènera probablement à la prise crise financière que le monde est connu".
Tout le secteur des transports suffoquait : Airbus (-17,57% à 66,57 euros), Air France-KLM (-19,75% à 4,48 euros), qui a annoncé une réduction drastique de son offre, Renault (-15,20% à 15,75 euros) et Peugeot (-13,84% à 11,45 euros). ADP (-16,56% à 84,8 euros) craint une perte d'exploitation de 190 millions d'euros en 2020. Parmi les grosses valeurs de la cote, Total plongeait de 5,73% à 24,54 euros. LVMH chutait de 9,35% à 292 euros et L'Oréal de 6,03% à 202,4 euros.
AFP/VNA/CVN