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Steven Mnuchin, le 13 mars à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, travaille avec le Sénat et la Chambre des représentants sur un programme d'aide "audacieux et très important", a annoncé Donald Trump lors d'une conférence de presse. Après avoir tardé à réagir, l'hôte de la Maison Blanche s'est vanté de l'ampleur inédite de ce plan, assurant : "Je ne crois pas avoir vu quelque chose de similaire auparavant".
Steven Mnuchin n'a pas révélé le montant de ce plan d'aide en cours de négociation. Mais la presse américaine évoquait quelque 850 milliards de dollars. Et, selon la chaîne américaine CNBC, cela pourrait même dépasser les 1.000 milliards de dollars. Le coronavirus, parti de Chine fin 2019 et qui se répand partout dans le monde, contraint les pays à prendre des mesures draconiennes. Aux États-Unis, de nombreuses lignes aériennes ont été suspendues, des écoles ont été fermées, de même que des bars et restaurants.
Avec des rassemblements de plus de dix personnes désormais déconseillés, c'est toute l'activité économique du pays qui est affectée. "Nous envisageons d'envoyer immédiatement des chèques aux Américains", a indiqué le secrétaire au Trésor. Une mesure déjà prise par l'administration Bush lors de la crise de 2008. M. Mnuchin a souligné l'importance d'injecter sans délai des liquidités pour aider non seulement les ménages, mais aussi les petites entreprises les plus fragilisées par la crise.
"Nous avons également la possibilité de garantir des prêts à des industries essentielles, telles que le transport aérien et l'hôtellerie", a expliqué le ministre. Selon lui, les compagnies aériennes, qui ont dû suspendre de nombreuses liaisons pour endiguer la propagation du virus, sont "dans une situation pire" qu'après les attentats du 11-Septembre.
Place à l'action
L'administration Trump travaille "pour faire adopter rapidement cette législation au Sénat", a également commenté Steven Mnuchin, qui s'efforce d'obtenir un aval des républicains comme des démocrates. "Ce n'est pas le moment de s'inquiéter du déficit budgétaire américain".
La Bourse de New York, le 16 mars. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Selon la chaîne CNN, M. Mnuchin a prévenu mardi 17 mars les sénateurs républicains que la crise pourrait faire monter le taux de chômage, actuellement à 3,6%, jusqu'à 20%. Ce serait deux fois plus qu'au pire de la crise financière de 2008-2009. Parallèlement, la Banque centrale américaine a annoncé toute une série de mesures pour s'assurer que le tissu économique profite bien des milliers de milliards de dollars qu'elle injecte depuis une semaine.
Mardi soir encore 17 mars, elle a recréé un mécanisme inventé pendant la crise financière de 2008. Ce mécanisme doit assurer que les banques prêtent bien aux particuliers et aux entreprises. L'objectif des multiples mesures annoncées mardi est aussi d'empêcher des difficultés de remboursement des prêts, qui accélèreraient les dommages économiques causés par le coronavirus. Pour la première fois lundi 16 mars, Donald Trump avait reconnu que l'économie américaine risquait de tomber en récession. De nombreux économistes estiment qu'elle est déjà en contraction.
Il faut remonter à février 2009 pour retrouver un plan de relance aussi ambitieux. Si la récession de 2008-2009 avait une origine financière - l'effondrement des "subprimes", ces prêts immobiliers octroyés à la légère par les banques américaines -, la crise actuelle vient d'un choc externe touchant l'économie réelle et s'étend au fur et à mesure que les pays se calfeutrent. Les annonces de la Fed et la perspective d'un plan de relance économique ont rassuré les marchés.
Wall Street a terminé en forte hausse, le Dow Jones gagnant 5,17% et le Nasdaq 6,23%. Outre le plan de relance économique, un autre paquet d'environ 100 milliards de dollars a été proposé par les démocrates pour concéder des congés maladie payés aux travailleurs directement touchés par l'impact économique du coronavirus.
Adopté vendredi soir 13 mars par la Chambre des représentants, à majorité démocrate, celui-ci n'a cependant pas encore été adopté au Sénat, à majorité républicaine. "C'est le moment de passer à l'action de façon audacieuse et en mettant de côté les clivages politiques", a exhorté mardi 17 mars le leader de la majorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell.
AFP/VNA/CVN