Wall Street bousculée par les inquiétudes sur l'Europe et la Fed

Wall Street reculait nettement à l'ouverture jeudi 10 juillet, pénalisée par les déboires d'une banque portugaise, qui avivaient les craintes sur l'économie européenne, et par des interrogations sur la politique monétaire américaine : le Dow Jones perdait 0,99%, le Nasdaq 1,43%.

Vers 13h50 GMT, le Dow Jones Industrial Average se contractait de 168,19 points, à 16.817,42 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 63,15 points, à 4.355,88 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 se repliait de 0,96% ou 18,92 points, à 1.953,91 points.

Wall Street, la rue de la Bourse de New York, située dans le sud de l'arrondissement de Manhattan à New York.   
Wall Street, la rue de la Bourse de New York, située dans le sud de l'arrondissement de Manhattan à New York.    Photo : AFP/VNA/CVN


La Bourse de New York avait terminé en hausse mercredi 9 juillet, aidée par le coup d'envoi réussi de la saison des résultats, avec le géant de l'aluminium Alcoa : le Dow Jones avait pris 0,47% à 16.985,71 points et le Nasdaq 0,63% à 4.419,03 points.
Mais dans le sillage des Bourses européennes, la place financière new-yorkaise était frappée de plein fouet jeudi matin 10 juillet par les déboires de Banco Espirito Santo (BES), la première banque cotée du Portugal dont le titre a été suspendu à la mi-journée à Lisbonne alors qu'il plongeait de 17%.
Cette crise "remet un peu en avant les risques sur la dette des pays périphériques en Europe", a souligné Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.
Cela renforce par ailleurs les craintes sur la croissance en zone euro, alimentée par d'autres éléments comme le recul de la production industrielle en Italie et en France.
Alors que le Dow Jones et le S & P 500 ont atteint la semaine dernière des niveaux records, cet événement inattendu représente un peu une "excuse" pour une légère correction, estime M. Volokhine.
Mais les investisseurs s'inquiètent aussi, selon lui, du message brouillon de la Banque centrale américaine (Fed).
Dans le compte-rendu de la dernière réunion de son comité de politique monétaire publié mercredi 9 juillet, la Fed a d'une part annoncé qu'elle devrait mettre fin en octobre à son vaste programme d'injections de liquidités sur les marchés destiné à soutenir l'économie.
"C'est un peu plus tôt que ce à quoi le marché s'attendait", a souligné Gregori Volokhine.
Mais surtout, "en lisant les minutes, on a l'impression qu'ils ne savent pas comment ni quand ils vont commencer à relever les taux", qui signifierait la fin de l'afflux d'argent dit facile sur le marché. "Ce manque de clarté inquiète un peu car s'il y a une chose que les marchés n'aiment pas, c'est l'incertitude", a ajouté le spécialiste.

Autre raison pour les courtiers de se placer en retrait selon lui : "Ils se demandent si les résultats des entreprises vont nous rassurer la semaine prochaine. Car on peut tout à fait accepter une hausse des taux si les profits et les ventes des sociétés américaines progressent nettement. Si on est pris en tenaille entre des taux qui montent et des profits et des ventes qui ne progressent pas assez, c'est inquiétant."

Le marché obligataire progressait. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,511% contre 2,547% mercredi soir 9 juillet, et celui à 30 ans à 3,342% contre 3,360% la veille.

AFP/VNA/CVN


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