Dans la nuit du 4 et 5 juillet, le gouvernement avait annoncé une baisse drastique des subventions sur l'essence - dont les prix sont actuellement parmi les plus bas du monde- provoquant la colère de chauffeurs de taxis.
Dans le pays où les crises à répétition depuis début 2011 ont fait fuir touristes et investisseurs et mis l'économie à genoux, l'État consacre plus de 30% de son budget aux subventions sur les hydrocarbures et les produits alimentaires.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le 8 juin au Caire. |
Dimanche 6 juillet, rencontrant la presse égyptienne, M. Sissi - élu avec 97% des voix en mai, 11 mois après avoir destitué l'islamiste Mohamed Morsi - a défendu cette hausse. "Que nous le voulions ou non, ces décisions devaient être prises, maintenant ou plus tard", a-t-il dit, selon des propos rapportés par le site du quotidien gouvernemental Al-Ahram.
"Il vaut mieux affronter (la situation) plutôt que de laisser le pays couler", a ajouté celui qui fait campagne pour l'austérité et a appelé les Égyptiens à faire des sacrifices pour l'économie de leur pays.
Et à compter de lundi 7 juillet, selon l'agence officielle Mena, le prix des cigarettes importées sera augmenté de 50%, tandis que celui des cigarettes produites localement sera augmenté de 1,75 à 2,75 livres égyptiennes (de 0,18 à 0,28 euro). En outre, les taxes sur la bière seront augmentées de 200% et celles sur le vin de 150%.
Alors que des craintes se font jour sur une possible augmentation de nombreux biens de consommation en réaction à la hausse des prix du carburant, M. Sissi a reconnu qu'il n'existait pas pour le moment de mécanisme de contrôle des prix, promettant toutefois, selon Mena, qu'ils seraient mis en place sous six mois.
Le gouvernement a également approuvé une augmentation des impôts et annoncé que le prix de l'électricité augmenterait graduellement sur cinq ans.
Alors que près de 40% de la population - quelque 34 millions de personnes - vit en-dessous ou tout juste au-dessus du seuil de pauvreté, selon le gouvernement, l'économie égyptienne surnage actuellement grâce aux aides du Golfe.
AFP/VNA/CVN