Vovinam-Viêt Vo Dao : en Algérie, l'art martial made in Vietnam

Par son harmonie, sa souplesse et son habileté, le vovinam occupe une place importante dans les sports en Algérie, avec une bonne vingtaine de clubs et près de 7.000 pratiquants, dont 3.500 à Alger.

Situé dans le quartier résidentiel Dar El Beida, le club de vovinam-Viêt Vo Dao d'Alger est connu comme le temple des disciplines attrayantes et empreintes des caractéristiques de l'art martial traditionnel du peuple vietnamien. Dans ce centre fréquenté par des jeunes Algériens, nous avons assisté à une séance d'entraînement animée et passionnante de près de 100 disciples.

En effet, la rapidité, la force et la souplesse sont les qualités que nous ressentons chez les pratiquants du club Vovinam Dar El Beida. "Je fais du vovinam parce que j'aime ça et pour améliorer ma santé. Ce sport m'apporte de la joie. Je rêve un jour de devenir champion", déclare Mohlat Ouiza, 24 ans, disciple de vovinam, de la ville de Tizi-Ouzou, à 120 km d'Alger.

Le club vovinam Dar El Beida avait dû relever de nombreux défis dès sa naissance, notamment le déficit en structures sportives et le manque de maîtres et pratiquants. Du haut de ses 8 ans, ce club (le noyau de l'équipe nationale algérienne de vovinam) a déjà fait honneur à l'Union algérienne des sports. La plus grande fierté de l'équipe nationale algérienne est son titre de champion lors du 2e Congrès mondial de vovinam organisé en avril 2006 en Algérie. Plus récemment, au 2e championnat de vovinam d'Afrique, fin novembre 2009 au Sénégal, l'équipe nationale algérienne a conservé sa 1re place avec un total de 31 médailles (9 d'or, 10 d'argent et 12 de bronze).

Simplicité et élégance

Bien qu'il existe en Algérie d'autres écoles d'arts martiaux tels que judo, karaté, wushu, aikido, le vovinam a rapidement gagné du terrain pour devenir le sport martial No3 en Algérie, après le judo et le karaté.

"Le vovinam séduit les Algériens par sa simplicité, son application rapide et son élégance. Pour d'autres écoles d'arts martiaux, l'apprentissage demande beaucoup de temps, mais pas le vovinam. Outre, la culture vietnamienne cachée dans chaque position comme dans chaque leçon à apprendre a attiré les pratiquants", a expliqué le maître Djouadj Mohamed, président de la Fédération algérienne de vovinam et entraîneur national de vovinam.

Introduit dans un pays arabe musulman, le vovinam a conservé ses techniques comme les coups de poing, les coups de pied et la contre-attaque, ainsi que ses armes comme l'épée, le couteau et le bâton. En outre, le vovinam est selon lui très varié et adapté à plusieurs tranches d'âge, mais demande aux élèves une ferme détermination, un bon physique et beaucoup de patience.

Le maître Djouadj Mohamed a confirmé que les pratiquants de vovinam prennent toujours en considération l'exercice constant de l'esprit et de la santé. Ils cherchent également à se forger une âme noble, confiante et indomptable. Le concept du pratiquant et du monde du vovinam est de "vivre pour soi, d'aider autrui à vivre, de vivre pour tous". Le vovinam est également considéré comme une philosophie ou un mode de vie pour le disciple qui doit s'y référer.

Le président du Comité national algérien de vovinam, Mohamed Berzig, a lui exprimé son désir de promouvoir l'amitié et les rapports de coopération entre le Vietnam et l'Algérie à travers les échanges de délégations sportives et culturelles. "Nous attendons toujours des maîtres vietnamiens en Algérie pour entraîner directement les disciples algériens", a-t-il dit.

À l'occasion du 70e anniversaire du vovinam, un groupe de 16 maîtres algériens s'est rendu du 1er au 16 août 2009 au Vietnam pour une visite et un un stage au pays. Ce voyage a laissé dans le cœur de chaque membre une profonde impression sur la terre et les hommes vietnamiens.

Nguyên Lôc, maître fondateur du Vovinam Viêt Vo Dao

Vovinam Viêt Vo Dao a été créé il y a plus de 70 ans par le maître Nguyên Lôc.

Le maître fondateur Nguyên Lôc naquit le 24 mai 1912 à Huu Bang, dans la province de Son Tây (Hanoi d'aujourd'hui). Dès son plus jeune âge, il fut absorbé par l'étude de l'art martial et de la philosophie vietnamienne. Sur les conseils de son maître, il partit en voyage dans tout le pays pour bénéficier des enseignements des maîtres les plus compétents. Au cours de ses voyages, très difficiles à cette époque, il découvrit d'innombrables documents anciens jusqu'alors dispersés et ignorés.

En 1938, après avoir mis ses connaissances à rudes épreuves et après une longue méditation, discrètement, le maître Nguyên Lôc commença la codification et la structuration de ses techniques. Il recruta ensuite ses disciples et créa l'école vovinam.

Il mit en avant les fondements philosophiques de l'art martial vietnamien afin de lui redonner sa véritable vocation. Un an après, en 1939, le maître présenta officiellement l'école vovinam lors d'une grande démonstration historique à l’opéra de Hanoi, et dispensa son enseignement au grand public à partir de 1945. Depuis ce jour, très vite, le vovinam prit de l'ampleur pour devenir un large mouvement d'éducation visant à la "Formation de l'Homme Vrai".

Le 29 avril 1960, avant de s'éteindre à Sài Gon, entouré de ses disciples, le maître prononça ses derniers vœux et laissa son testament, ses oeuvres ainsi que d'anciens livres très précieux à maître Lê Sang qui devint ainsi le maître patriarche (2e génération).

A l'image de l'idéal du vovinam Viêt Vo Dao, la vie du maître Nguyên Lôc a été simple, utile et riche de signification. Sa grandeur réside dans cette simplicité et dans la noblesse d'esprit du vovinam Viêt Vo Dao qu'il a su transmettre pour toujours à des millions de pratiquants.

Hoàng Chiên/CVN

(16/01/2010)

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