John Young, responsable de l'Autorité australienne de sécurité maritime, lors d'une conférence de presse le 20 mars à Canberra. P |
Isolés par imagerie satellitaire, ces objets dont l'un fait 24 mètres sont "probablement la meilleure piste que nous ayons pour le moment", a estimé un haut responsable de l'Autorité australienne de sécurité maritime (AMSA), John Young.
Le Premier ministre australien Tony Abbott avait fait état peu auparavant, devant le Parlement, d'informations "nouvelles et crédibles", "basées sur des données satellitaires, d'objets qui pourraient être liés aux recherches".
"Mais il faut que nous nous rendions sur place (...) pour savoir si cela vaut quelque chose ou non", a prévenu John Young.
Les photos ont en effet été prises dimanche 16 mars ce qui signifie que les "objets" ont pu dériver depuis. Pour le ministre australien de la Défense, David Johnston, c'est un "cauchemar logistique".
"Nous sommes dans une région parmi les plus isolées de la planète. En fait, on peut difficilement faire plus isolé", a-t-il dit à la télévision australienne.
Cette région est située dans le Sud de l'océan Indien, à 2.500 km au sud-ouest de la ville australienne de Perth (Ouest) et les conditions météo étaient très défavorables jeudi 20 mars avec une faible visibilité qui limitait l'utilité des rotations aériennes.
Un navire norvégien est arrivé jeudi 20 mars dans cette zone "pour participer aux recherches" selon une porte-parole de l'armateur norvégien Höegh Autoliners. Cependant la nuit étant tombée aux alentours de 13h00 GMT, les recherches ont du être interrompues pour jeudi 20 mars.
Faisant route entre Port-Louis sur l'île Maurice et la ville australienne de Melbourne, le navire a été dérouté à la demande de l'Australie pour tenter d'identifier les débris détectés par satellite dans le Sud de l'océan Indien.
Photo-montage de deux images satellite montrant deux objets, au large de l'Australie, qui pourraient être en relation avec le boeing de la Malaysia Airlines disparu |
De même un navire militaire britannique, le HMS Echo, en patrouille dans l'Océan indien, a été dépêché dans le sud de l'Océan pour participer lui aussi aux opérations de recherche dans la zone où ont été détectés des débris supposés de l'avion disparu.
La seule piste
David Kaminski-Morrow, de la revue spécialisée Flight International, a, lui aussi, lancé une mise en garde contre tout excès d'optimisme : "C'est la meilleur piste tout simplement parce que c'est la seule", a-t-il dit.
Critiquée pour sa gestion de la crise, son opacité et ses informations contradictoires, la Malaisie a insisté sur la nécessité de vérifier la nature des objets repérés. "Tant que nous ne sommes pas certains d'avoir localisé le vol MH370, les opérations de recherche et de secours se poursuivent dans ces deux couloirs", allant du Sud de l'Océan indien à l'Asie centrale, a insisté le ministre des Transports, Hishammuddin Hussein. Un avion militaire Orion a été envoyé et trois autres appareils suivront ainsi qu'un navire marchand.
Globe terrestre retraçant les possibles trajectoires du vol MH370 et l'endroit où des objets ont été repérés par satellite. Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Australie conduit les recherches, avec l'Indonésie, dans le couloir sud. La plupart des analystes privilégient l'hypothèse de ce couloir, estimant que l'avion aurait été détecté par les radars civils ou militaires en survolant une dizaine de pays s'il avait suivi la voie nord.
Le changement de cap de l'avion à l'opposé de son plan de vol et la désactivation apparemment délibérée des systèmes de communication de l'avion ont placé les pilotes au centre de l'enquête. Les investigations menées jusqu'ici n'ont cependant rien donné de probant.
AFP/VNA/CVN