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Le Singapourien Max Maeder, le 19 août 2023 à Scheveningen, aux Pays-Bas. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au mois d'avril, lors de la Semaine olympique française de Hyères, un groupe de concurrents des épreuves féminine et masculine de kite-foil, ces planches "volantes" tractées par des ailes de cerf-volant géantes, regarde les finalistes partir au large.
"Max va partir devant, il va gagner nettement, il va revenir à la plage en souriant et il va dire que c'était difficile, que ça ne s'est pas joué à grand-chose et qu'il a eu de la chance", déclare l'un d'eux en riant.
Les choses se sont effectivement passées à peu près comme ça et Maeder a ajouté la prestigieuse "SOF" à son copieux palmarès, lui qui est déjà champion d'Asie et double champion du monde alors qu'il n'a pas encore 18 ans.
Mais comment expliquer qu'un athlète représentant Singapour, un pays qui n'a décroché que cinq médailles aux JO, dont une seule en or pour le nageur Joseph Schooling à Rio sur 100m papillon, soit à ce point dominant ?
un privilégié
Après sa victoire à Hyères, le très polyglotte Maeder - il parle couramment anglais, allemand et mandarin et se débrouille en français et en croate - est venu expliquer son étonnant parcours, lors d'une discussion où le mot "privilégié" est revenu très souvent.
"Je suis né à Singapour, d'une mère singapourienne et d’un père suisse. J'ai passé l'essentiel de mon enfance entre Singapour, la Suisse en hiver et l'Indonésie, où ma famille a le privilège de diriger un hôtel et centre de plongée sous-marine. Donc je n'ai pas vraiment de maison, ça a toujours été beaucoup de voyages", a-t-il raconté.
"Et c'est en Indonésie que mon père m'a fait découvrir le kite-surf, quand j'avais six ans, puis que j'ai commencé le kite-foil, un peu plus tard", a-t-il ajouté.
À cet environnement exceptionnel, les parents du jeune "Max" ont choisi d'ajouter un choix d'éducation personnel. "Nous avons décidé de ne pas scolariser nos enfants. Ca a été le premier pas vers la possibilité d'avoir ce privilège de s'entraîner tout le temps", a expliqué Hwee Keng Maeder, la mère du jeune champion.
"Il va plus vite"
"Je pense que cela m'a aidé de ne pas avoir une éducation traditionnelle. Mes parents ont eu le courage de me laisser apprendre à la maison. Mais mon père n'avait pas l'intention de me laisser bronzer sur la plage. Il m'a dit +si tu veux faire ce sport de façon professionnelle, avec les moyens que cela implique, tu vas devoir apprendre et faire ton éducation par toi-même+", a de son côté raconté Maeder.
La suite a donc été faite d'indépendance, de voyages en solo dès ses 13 ans, de parties d'échecs, de longues séances d'entraînement en Croatie, où il travaille avec Martin Dolenc, un de ses principaux rivaux, et de victoires à répétition.
"Clairement, il va un peu plus vite que les autres. On travaille là-dessus, mais c'est dur d'aller le chercher", a expliqué Ariane Imbert, la coach du Français Axel Mazella, un autre de ses concurrents à Marseille et ailleurs.
"J'ai commencé ce sport très tôt, ça a été une chance. Je progressais au fur et à mesure et j'ai peut-être pu garder cette marge sur la vague de ceux qui ont ensuite commencé à s'améliorer", répond le Singapourien.
"Mais je ne suis pas à ce point en avance sur les autres, voire pas du tout. En tous cas, je ne le crois pas. C'est très serré, ils sont juste là. Il suffit que je fasse une toute petite erreur et ils seront là", assure-t-il aussi. En attendant, Max Maeder garde un coup d'avance.
AFP/VNA/CVN