>> Water-polo : pas de médaille pour les Bleus mais une 4e place historique aux Mondiaux
Thomas Vernoux prend un tir lors du match de poule entre la France et la Serbie des Jeux olympiques de Paris, à Saint-Denis, le 3 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
C'est une énorme déception pour les Bleus, en progrès constants ces dernières saisons et qui visaient une médaille à Paris, un siècle après le titre olympique de 1924 obtenu dans la même ville.
Mais les Bleus, qui n'avaient jamais joué devant autant de supporters - 5.000 places au Centre aquatique olympique - sortiront par la petite porte, après un match pour l'honneur lundi contre l'Espagne.
La faute à une cuisante défaite, la troisième en quatre matches, contre le double tenant du titre serbe, qui jouait lui aussi sa survie dans le tournoi après deux revers.
"On a été happés par l'événement", a résumé le sélectionneur Florian Bruzzo, dont les joueurs, "eux-mêmes ne se reconnaissent pas dans l'attitude avec le ballon" sur ce match.
"On n'a pas réussi pas à se libérer de ce carcan", a-t-il ajouté.
Crousillat en larmes
Dès l'entame, c'était net : les Bleus n'étaient pas dans leur assiette, commettant des erreurs flagrantes en attaque.
Comme cette passe dans l'axe d'Alexandre Bouet, parti en contre, alors qu'aucun Français ne s'y trouvait, ou cette balle volée trop facilement à la star Thomas Vernoux.
Leur fébrilité offensive était criante sur ce lob raté d'Enzo Nardon, un tir dans les nuages d'Enzo Khasz ou un autre de Bouet qui n'arrivait même pas jusqu'à la cage adverse.
Seul Mehdi Marzouki, avec deux tirs surpuissants en fin de deuxième quart-temps, a maintenu l'espoir en ramenant le camp français à 4 longueurs des Serbes à la pause (8-4).
Mais le troisième quart-temps a viré au cauchemar, les Serbes marquant facilement (12-6) et détricotant des attaques français de plus en plus désorganisées.
Si le gardien serbe Radoslav Filipovic a été bon - 11 arrêts sur 17 tirs, soit 65% - ce sont avant tout les Français qui "n'ont pas été au niveau aujourd'hui", a reconnu le capitaine Ugo Crousillat, en larmes après cet échec.
"Perdu tellement de confiance"
Pour Florian Bruzzo, les Français ont payé en fin de match "les trois premiers matches" du tournoi pendant lesquels "on a toujours été trop à la bagarre".
Remi Saudadier (droite) lutte pour la balle avec Nikola Dedovic lors du match de poule entre la France et la Serbie des Jeux olympiques de Paris, à Saint-Denis, le 3 août. |
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Avec, dans l'ordre, une remontada trop tardive face au favori hongrois (défaite 13-12), une victoire dans la douleur face au Japon (14-13) et un non-match face à la physique défense australienne (défaite 9-8).
Résultat, les Français ont "perdu tellement de confiance" qu'ils avaient la main qui tremblait, a expliqué Bruzzo, regrettant "des shoots ouverts" non pris, les "mauvais choix" et "des gars qui doutent".
Le tournoi restera un très mauvais souvenir pour la star Thomas Vernoux, héros du quart de finale des Mondiaux de Doha gagné contre la Hongrie et qui n'a pas été à la hauteur des attentes sur les quatre matches.
Les défenseurs "se sont adaptés à moi" depuis le Qatar, a analysé le Marseillais, pour qui "c'est surtout dans la tête que ça n'allait pas".
"Malheureusement, ça tombe sur cette compétition qu'on attendait depuis des années", déplore Vernoux, pour qui cette compétition laissera "énormément de regrets".
"On était chez nous, avec les JO dans notre pays, avec une équipe pour gagner une médaille, on n'a même pas réussi à sortir des poules. C'est très dur".
AFP/VNA/CVN