Vive tension entre les États-Unis et le Pakistan

La tension était vive le 10 mai entre le Pakistan et les États-Unis, suite à la mort du chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden.

Le Premier ministre pakistanais a rejeté les accusations "absurdes" sur d'éventuelles complicités officielles avec Oussama Ben Laden, mais a promis une enquête, tandis que Washington refusait de s'excuser pour le raid effectué sur le sol de son allié.

Dans un entretien à la chaîne de télévision CBS le 8 mai, le président américain avait demandé à Islamabad de diligenter une enquête sur les "soutiens" dont aurait bénéficié le chef d'Al-Qaïda au Pakistan.

Et selon le New York Times le 10 mai, M. Obama avait même ordonné que le commando chargé de l'opération contre Oussama Ben Laden soit assez important pour pouvoir affronter militairement les forces pakistanaises, en cas de riposte de leur part.

"Certains ont pu penser que nous aurions pu nous tirer d'une situation difficile en parlant (avec les soldats pakistanais), mais en raison de nos difficultés actuelles avec le Pakistan, le président ne voulait prendre aucun risque", selon un haut responsable de l'administration cité par le journal.

Lundi, lors d'une intervention devant les députés une semaine après le raid, le Premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani a qualifié "d'absurdes" les spéculations sur d'éventuelles complicités officielles, dans l'armée ou les très puissants services secrets de l'ISI.

Et de rappeler que le Pakistan est la cible depuis 2007 d'une campagne d'attentats qui a fait près de 4.300 morts, menée par "Al-Qaïda et ses alliés" pour le punir de son engagement dans la lutte antiterroriste aux côtés de Washington.

Deux policiers, dont une femme, ont d'ailleurs été tués et cinq personnes blessées le 10 mai dans l'explosion d'une bombe devant un tribunal du Nord-Ouest du Pakistan, non loin des zones tribales bastions des talibans et d'Al-Qaïda.

M. Gilani a toutefois annoncé une enquête pour savoir "comment, quand et pourquoi Oussama Ben Laden était présent à Abbottabad", la ville de garnison à deux heures de route de la capitale où l'homme le plus recherché de la planète a apparemment vécu plusieurs années. "Oui, il y a eu un échec des services de renseignements, mais pas seulement des nôtres. C'est l'échec de toutes les agences de renseignement du monde", a estimé M. Gilani, réitérant un des arguments avancés par Islamabad.

Confronté à un opinion publique très largement anti-américaine, M. Gilani a également accusé les États-Unis "d'unilatéralisme" pour avoir mené seuls, sans en informer le Pakistan le raid contre Ben Laden, violant la souveraineté de son pays.

Répétant que les États-Unis considéraient leur relation avec le Pakistan comme "compliquée" mais "importante", le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney lui a répondu : "nous ne nous excusons pas pour les mesures que le président (Obama) a prises".

Car la méfiance américaine ne faiblit pas, et la présidente de la commission du renseignement au Sénat américain, Dianne Feinstein, a à son tour estimé lundi que Ben Laden ne pouvait pas avoir résidé au Pakistan comme il l'a fait sans la "complicité" des autorités. "Je ne peux pas croire que cela se soit passé sans une quelconque complicité", a-t-elle déclaré à la presse.

AFP/VNA/CVN

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