>> Au Royaume-Uni, les robots livreurs se multiplient avec la pandémie
>> À Shanghai, une "armée" de livreurs ravitaille les confinés
>> Égypte : livreurs ou employés à domicile, les oubliés de l'économie numérique
>> Uber signe un accord en Australie pour mieux protéger 100.000 chauffeurs et livreurs
>> À Bogota comme ailleurs, le dur labeur des livreurs
Manifestation de livreurs new-yorkais, surnommés "deliveristas", pour demander de meilleures conditions de travail, le 21 avril 2021 à New York. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Sous la pluie, la neige, la grêle ou la chaleur, ils ne renoncent jamais à nous livrer, et maintenant nous pouvons nous aussi finalement leur être redevables", s'est félicité le maire démocrate de New York, mégapole de 8,5 millions d'habitants, Eric Adams.
Ce "salaire décent" est "une avancée considérable qui entraînera d'énormes changements" pour les livreurs, s'est aussi réjoui, sur X (ex-Twitter), Gustavo Ajche, leader du mouvement de livreurs "Los Deliveristas Unidos".
De son côté, la plateforme de livraison de repas DoorDash a qualifié, via un porte-parole, la décision de la Cour Suprême de l'État de New York de "résultat extrêmement décevant", jugeant qu'"un taux de rémunération aussi extrême va réduire les opportunités et augmenter les coûts pour tous les New-Yorkais".
Uber, Doordash et Grubhub peuvent faire appel de la décision, qui rejette leur recours en suspension de la mesure.
Après un long travail d'étude et de concertation, la ville de New York avait annoncé en juin la mise en place d'un salaire minimum horaire de 17,96 USD, porté à 19,96 USD en 2025, puis ajusté en fonction de l'inflation, pour les quelque 60.000 livreurs à vélo travaillant pour les applications de livraisons de repas.
La ville revendique une première aux États-Unis, sur fond de débat récurrent sur le modèle de la "gig economy" (l'économie des "petits boulots"), car les travailleurs n'ont pas le statut de salariés, ni les droits qui les accompagnent.
À New York, les livreurs, appelés aussi "deliveristas" car il s'agit essentiellement d'immigrés de pays d'Amérique latine, avaient été célébrés au plus fort de la crise du COVID-19, devenus indispensables pendant que restaurants, bars et commerces étaient fermés dans "la ville qui ne dort jamais".
Mais les plateformes, qui payent les livreurs à la course, avaient saisi la justice, retardant l'entrée en vigueur de la mesure, initialement prévue le 12 juillet. Doordash jugeait notamment que la ville se fondait sur des sondages "biaisés et non fiables" auprès des livreurs.
Selon l'étude de la ville, publiée en novembre 2022, les livreurs gagnaient alors en moyenne 14,18 USD de l'heure pourboires des clients inclus, mais seulement 7,09 USD sans les pourboires, auxquels il fallait retrancher 3,06 USD de frais non pris en charge.
AFP/VNA/CVN