En Syrie, le changement climatique épuise les apiculteurs

Sur un terrain aride parsemé de quelques arbres près de Damas, Ibrahim Damiriya ouvre avec précaution ses ruches à la recherche d'un peu de miel, dont la production a drastiquement baissé du fait de la guerre mais aussi de la "folie du climat".

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Ibrahim Damiriya, un apiculteur syrien, inspecte une de ses ruches près de la capitale Damas, le 11 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"La guerre nous a épuisés. Il ne nous manquait plus que la folie du climat, nous n'arrivons plus à supporter les dépenses de l'élevage des abeilles", dit cet apiculteur de 62 ans, revêtu d'une combinaison de protection blanche.

Avant le début du conflit en Syrie en 2011, il possédait 110 ruches à Rankous, un village entouré de pommiers à une cinquantaine de kilomètres de Damas. Il ne lui en reste plus que 40 aujourd'hui, qui donnent un faible rendement.

"Si les problèmes auxquels nous faisons face, en raison des changements climatiques et de la hausse des prix, continuent, je pourrais abandonner ce métier que je pratique depuis 40 ans", soupire le sexagénaire à la petite moustache.

Il se déplace entre les ruches vertes et blanches, dons du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans le cadre d'un projet de développement visant à aider les victimes des changements climatiques.

Plusieurs organisations internationales tentent d'aider à relancer la production de miel dans le pays ravagé par la guerre qui a fait depuis 2011 plus d'un demi-million de morts et provoqué une crise économique aiguë, aggravée par des sanctions occidentales.

Rankous a eu son lot de violences qui ont provoqué des destructions et poussé une partie des habitants à l'exode.

Production agricole en baisse

Le changement climatique a fait chuter la rentabilisation de l'apiculture en Syrie.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon la porte-parole du CICR à Damas, qui a mené une étude sur la question, Suhair Zakkout, "la production agricole de la Syrie a baissé de moitié environ au cours des dix dernières années".

Cette baisse est due "au conflit d'un côté et au changement climatique de l'autre", selon elle.

Elle souligne que la Syrie "est l'un des pays les plus affectés par le changement climatique dans le monde", mais aussi parmi ceux qui manquent le plus de fonds.

Dans l'un des vergers du village, Ziad Rankoussi, un paysan d'une cinquantaine d'années, cueille des pommes pourries sur les branches d'un arbre desséché.

Il contemple avec consternation son terrain où il reste plus que quelque 400 pommiers, contre un millier avant la guerre. Certains ont été coupés par les villageois, d'autres se sont asséchés.

"Depuis environ cinq ans, nous avons des périodes de sécheresse inédites et cette année, nous avons eu une vague de froid au cours du printemps (...) Ce sont des phénomènes que les habitants de Rankous ne connaissaient pas", affirme l'agriculteur.

"Quand les arbres et les fleurs disparaissent, les abeilles ne trouvent plus rien à butiner, elles quittent la région ou meurent".

AFP/VNA/CVN

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