Selon la sarl Savills Vietnam, le marché immobilier national devrait continuer cette année d'attirer des capitaux étrangers, et ce d'autant plus que l'économie vietnamienne est sortie de la crise économique mondiale sans trop y laisser de plumes et qu'elle est actuellement en phase de reprise.
En effet, en 2009, malgré les contrecoups de la crise économique mondiale, l'investissement direct étranger (IDE) dans le pays n'a guère diminué avec près de 21,5 milliards de dollars, dont 7,6 milliards rien que dans l'immobilier.
Toujours selon Savills Vietnam, en 2010, le marché immobilier domestique devrait bénéficier de nouveaux fonds, dans un premier temps des capitaux japonais. D'après ses prévisions, la hausse du yen ces derniers temps devrait contribuer en effet à créer une nouvelle vague d'investissement japonais au Vietnam. Puis, ce sera au tour des capitaux sud-coréens et des Fonds financiers installés à Singapour. Cependant, toujours selon Savills, cette opportunité ne serait pas répartie de façon égale entre les entreprises.
D'après la société Colliers International, fin 2009, le marché des quartiers résidentiels a connu une vigoureuse relance, avec une série de projets notamment d'appartements de qualité moyenne, au prix de vente d'environ 1.000 dollars/m². "Cette tendance devrait se poursuivre cette année", pronostique un représentant de Colliers International. Selon lui, du fait du grand nombre de projets immobiliers, ces 5 prochaines années, ceux qui n'auront pas une belle conception architecturale ou qui seront mal situés ou mal desservis, auront du mal à se vendre.
La sarl CBRE Vietnam prévoit quant à elle que les projets d'infrastructures, comme autoroutes et ponts, continueraient à voir le jour un peu partout dans le pays. Les nouveaux aéroports comme ceux de Ðà Nang, Ðà Lat, Nha Trang (Centre)… faciliteront grandement les déplacements dans le pays. Toutefois, CBRE a averti les investisseurs immobiliers : environ 300 voitures sont vendues chaque jour au Vietnam, alors que les travaux d'amélioration et de modernisation d'infrastructures progressent, eux, à un rythme trop lent. Les questions de pollution atmosphérique et d'embouteillage deviennent chaque jour de plus en plus prégnantes. "Tout cela devrait commencer à peser sur le choix des investisseurs immobiliers", fait remarquer CBRE Vietnam.
Marc Townsend, responsable de CBRE, prédit cette année que les logements neufs à prix modérés auront la préférence des acheteurs. Selon lui, les appartements inférieurs à 1.000 dollars/m² devraient se vendre comme des petits pains à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville.
Au dire d'observateurs, un équilibre relatif entre l'offre et la demande devrait s'établir cette année, ce qui offrirait à la fois aux acheteurs et aux investisseurs de nombreuses opportunités pour examiner et choisir avant de prendre une décision.
Alors que les sociétés de gestion immobilière prédisent une bonne année 2010 pour le secteur immobilier, le Prof.-Docteur ès sciences Ðang Hùng Vo, lui, se montre beaucoup plus prudent et ne voit pas encore de reprise se profiler à l'horizon. "Les agences immobilières sont pour la plupart des PME, possédant peu de fonds, tandis que l'investissement dans ce secteur nécessite de gros capitaux. Bien que le +pic+ de la récession économique mondiale soit derrière nous, celle-ci continue de faire sentir ses effets, argumente-t-il. Et l'économie nationale, bien que relativement stabilisée, est encore sous la menace du retour d'une inflation à 2 chiffres". Aussi, n'importe quelle politique monétaire de la Banque d'État du Vietnam aurait-elle une grande influence sur le marché immobilier. "Dans une telle conjoncture, la réussite sourira aux entreprises les plus rapides dans la course aux fonds", conclut-il.
Hông Nga/CVN