* L'application de mesures et de politiques adéquates par le gouvernement en 2009 a ouvert de bonnes opportunités aux entreprises, qui maintiennent leur production et leur commerce. Comment appréciez-vous les résultats obtenus en 2009 ?
Avant tout je peux affirmer que l'ensemble du secteur a maintenu sa production l'an dernier. Au début de l'année dernière, si plusieurs économistes ont estimé que plusieurs usines devaient fermer leurs portes, entraînant donc une perte d'emploi pour des centaines de travailleurs, la production industrielle a connu une relance notable surtout lors de la fin de l'année. En définitive, la production industrielle a augmenté de 7,6%. L'approvisionnement en marchandises du marché domestique est garanti. Le montant des marchandises en rotation a atteint 1.200 milliards de dôngs, soit une croissance annuelle de 19%, un record en pleine période de récession de l'économie mondiale.
En particulier, grâce aux politiques de stimulation de la consommation et de l'investissement prises par le gouvernement, le réseau de distribution s'est développé. La réforme administrative s'est par ailleurs accélérée, de même que la promotion du commerce et ce tant dans le pays qu'à l'étranger. Nombre de textes législatifs ont été élaborés, de même que la stratégie sur l'aménagement de ce secteur, conformité à la demande du gouvernement. De concert avec les autres services économiques, le ministère de l'Industrie et du Commerce a réussi à régler les difficultés des entreprises. Les tâches d'intégration à l'économie régionale et mondiale de ce secteur se sont intensifiées, permettant ainsi de créer une nouvelle force motrice dans la recherche de nouveaux débouchés pour les produits d'exportation.
Cela dit, 2009 a été la première année où les objectifs des exportations n'ont pas été atteints, avec 56,73 milliards de dollars, soit une baisse de 9,5%. L'exportation de plusieurs produits agroalimentaires a connu une croissance en quantité, mais avec une baisse de valeur. Pire, les importations excédentaires ont atteint près de 12 milliards de dollars, soit 21,1% des exportations. La restructuration des entreprises ainsi que leur renouvellement ont pris du temps. Malgré l'absence de fortes fluctuations des cours en 2009, plusieurs problèmes ont été au centre des préoccupations du gouvernement, telles les variations des prix du riz et de la canne à sucre, le rythme trop lent de la réalisation de grands projets, etc.
* Selon les prévisions, l'économie vietnamienne et celle du monde vont connaître une forte relance en 2010. Est-ce une condition favorable pour ce secteur à accomplir ses nouvelles tâches, à votre avis ?
L'Assemblée nationale a adopté les objectifs socioéconomiques nationaux pour cette année, dont une hausse de 12% pour la production industrielle et de 6% pour les exportations. Je pense que les résultats de 2009 et une économie nationale sortie de la crise constituent les conditions préalables qui permettront au secteur d'atteindre cet objectif. De plus, cette année, le gouvernement a décidé de reconduire jusqu'en 2011 la bonification d'intérêts des crédits à 2% pour les investissements. Plusieurs projets d'envergure entreront en service, comme centrales thermoélectriques de Hai Phong et Son La qui, une fois raccordées au réseau national, apporteront 4.000 MW. De même, la raffinerie de Dung Quât, les aciéries de Vung Tàu (Sud) et Hà Tinh (Centre), les chantiers navals et les cimenteries... seront en mesure de produire à pleine capacité. Les projets de production vietnamienne en remplacement des importations commencent à donner leurs effets, ce qui créera une force motrice au développement économique comme à la croissance du PIB national.
* Pouvez-vous nous faire part des préparatifs du secteur, considéré comme locomotive de l'économie nationale, pour réaliser les tâches socioéconomiques de cette année ?
Je pense que pour développer les exportations, il faut accélérer la production industrielle et augmenter les investissements, ce qui implique de mobiliser ressources humaines comme capitaux. Ce qui doit aller de concert avec la stimulation de la consommation. Une attention particulière devra être prêtée à la promotion des exportations des produits majeurs dès le début de cette année, tels que pétrole brut, textiles-habillement, riz... ainsi qu'à la garantie de l'approvisionnement en matériaux de construction pour les besoins nationaux. À mon avis, plus la production augmente, plus la commercialisation croit, de même que la rentabilité des entreprises, permettant à l'économie nationale d'être plus puissante. Par ailleurs, le ministère de l'Industrie et du Commerce continuera d'affirmer son rôle de gestion étatique, de développer l'e-commerce en inaugurant des portails de commerce électronique. L'important, c'est que le ministère, de concert avec les autres organismes et les localités, réexaminent les textes législatifs pour réduire les tracasseries et accélérer les réformes administratives.
Lê Hà/CVN