Selon le Département général des statistiques, la superficie culturale du pays atteint désormais plus de 786.200 ha, dont 40% au Nord et 60% au Sud. Le rendement des arbres fruitiers au Vietnam ces dernières années s'est amélioré significativement, avec en moyenne 10 tonnes/ha en 2009, soit 40% de plus qu'en 2002. Toutefois, ce rendement ne correspond qu'à 50-60% de celui en Thaïlande ou en Inde. De même pour l'ananas qui n'atteint que 56% de la production thaïlandaise, 66% de celle de la Chine et 35% de celle des Philippines… Quant au chiffre d'affaires à l'exportation, il est également modeste avec près de 300 millions de dollars. Cette année d'ailleurs, c'est ce montant qui est prévu, tout comme l'année précédente...
Selon les spécialistes, la plupart des fruits de forte consommation sur les marchés étrangers, telles que pamplemousses, mangues, longanes, ramboutans..., sont des variétés dont les cultures sont dispersées, c'est-à-dire que leur production comme leur achat en grand volume pour leur exportation ne va pas de soi, rendant difficile la satisfaction des commandes étrangères, impliquant volume et fournitures stables. Difficulté supplémentaire, entreprises d'exportation et arboriculteurs n'ont pas de communauté de point de vue pour régler ce problème, avec pour conséquences une consommation essentiellement domestique des fruits vietnamiens. Pour ceux qui sont néanmoins exportés, les cours sont très variables, en raison des variations de qualité comme de l'absence de marque commerciale. Et ce sans tenir compte des pertes après récolte en raison de technologies de conservation non renouvelées ou insuffisantes.
Pour améliorer la compétitivité
"Afin que les fruits vietnamiens se fassent une place sur le marché mondial, et hormis l'organisation de festivals pour les présenter aux consommateurs de tous horizons, domestiques ou non, instituer une coopération entre fruiticulteurs, scientifiques et entreprises est incontournable", souligne Nguyên Minh Châu, directeur de l'Institut de fruiticulture du Sud.
Le pays compte actuellement quelques grandes zones de production de certaines variétés comme fruits du dragon à Cho Gao (Tiên Giang), Châu Thành (Long An) et Binh Thuân, pomme étoilée Lo Rèn à Vinh Kim (Tiên Giang)... Selon Nguyên Minh Châu, il faut aménager d'autres zones de production conformément aux normes EurepGAP et VietGAP, sans omettre de construire les infrastructures pour leur transport.
Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR) a déjà fixé les orientations du développement de la fruiticulture dans le delta du Mékong et du Nam Bô oriental pour 2020. Certains fruits qui ont reçu le certificat de qualité VietGAP, Global GAP ou EurepGAP, comme la mangue de Hoà Lôc par exemple, seront cultivés sur une plus grande échelle.
Les localités ne demeurent pas inactives. La province de Tiên Giang qui a investi 40 milliards de dôngs dans un projet de construction d'usines de traitement et d'emballage des fruits du dragon destinés à l'exportation. Tiên Giang a aussi versé 150 milliards de dôngs dans une zone agricole de hautes technologies employant des technologies modernes comme GlobalGAP ou EuroGAP dans la culture, la récolte et le traitement des fruits. De même, la province de Binh Thuân a élaboré une planification du développement de la culture des fruits du dragon pour 2015.
Elle compte actuellement 50 entreprises, fermes et coopératives appliquant le processus de traitement des fruits et légumes frais aux normes du MADR. Depuis 2009, plus de 5.000 familles réparties en 133 groupes appliquent le processus de production VietGAP. Binh Thuân prévoit 5.000 ha de culture de ce fruit aux normes VietGAP d'ici la fin de cette année.
Tùng Chi/CVN