Le marché international du cacao connaît toujours une pénurie de matières premières, d'où une forte augmentation du prix. Le Docteur Jan Vingerhoets, directeur exécutif de l'Organisation des pays producteurs de cacao, estime que si l'offre et la demande en cacao sont équilibrées, le prix se maintiendra à 2.500 dollars/tonne. En revanche, si la demande est plus importante que l'offre, le prix pourrait grimper à 5.000 dollars/tonne. Après la reprise économique mondiale, à partir de 2011, les besoins en cacao augmenteront fortement, car les consommateurs veulent de plus en plus des produits de qualité élevée et, en particulier, bons pour la santé.
La productivité moyenne du cacao dans le monde reste faible (600 kilos/ha), d'où un prix élevé. Au Vietnam, en profitant du terrain agricole, on alterne le cacaotier avec le cocotier et d'autres arbres fruitiers. Ce modèle a contribué à développer la culture du cacaotier dans le pays. En 2007, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a approuvé le projet de développement de 60.000 hectares de cacaotier d'ici à 2015 et de 80.000 hectares jusqu'en 2020. Malgré les résultats encourageants des cultures expérimentales, la culture du cacaotier laisse encore à désirer avec le bas rendement.
En Côte d'Ivoire, le pourcentage d'agriculteurs disposant d'une bonne variété de cacaotier et utilisant des engrais chimiques dans la culture est de 14%, celui du Ghana est de 30%. Le taux de paysans ayant l'accès aux capitaux dans ces 2 pays n'est que de 5% et 8% respectivement. Au Vietnam, grâce à la politique de l'encouragement agricole, ces taux sont beaucoup plus élevés.
Au Vietnam, les scientifiques estiment avec optimisme que la production de cacao atteindra 1,5 tonne de grains à partir de la sixième récolte. Certaines compagnies de transformation d'engrais bio-organiques s'engagent également à investir des fonds pour augmenter le rendement du cacao.
Nécessité de programmes synchronisés
Un bémol, après des recherches, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural n'a jusqu'à présent aucun processus cultural de norme pour le cacaotier.
Depuis 2003, l'ACD/VOCA (organisation non-gouvernementale aux États-Unis, chargée de l'aide au développement agricole) a mis en œuvre le projet "Succès Alliance" au Vietnam. Ce dernier est un programme de coopération entre l'Agence américaine pour le développement et la coopération internationale (USAID), le groupe Mars, l'Association mondiale du cacao (WCF) et des partenaires du pays d'accueil. Pendant les 6 premières années, Succès Alliance a fourni 4 millions de petits plants, fondé 500 clubs, créé 20 pépinières et 18 établissements de fermentation du cacao dans les 6 provinces de Bên Tre, Tiên Giang, Bà Ria-Vung Tàu, Binh Phuoc (Sud), Dak Lak et Lâm Dông (hauts plateaux du Centre).
À l'heure actuelle, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a pu généraliser la culture de 8 variétés de cacaotiers d'origine malaisienne. La productivité totale des pépinières dans l'ensemble du pays s'élève à 5 millions de cacaotiers/an.
Les planteurs de cacaotier doivent être formés en matière de techniques de culture, de transformation et de fermentation. L'investissement dans les programmes d'encouragement agricole reste néanmoins limité. Bien que ces programmes vulgarisent les techniques de fermentation, les entreprises achetant le cacao, les établissements de fermentation et les agriculteurs manquent de coopération mutuelle. La province de Dak Lak qui produit le plus de cacao actuellement en est un exemple, car il n'y a aucun organisme capable d'analyser et d'évaluer la qualité du cacao après la fermentation. Ce défaut influencera négativement le prix du cacao une fois que la production de cacao augmentera.
Vu Hang/CVN