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Le navigateur français Charlie Dalin à bord d'Apivia au large de Port-la-Forêt, le 19 juin. |
"On a tous été très, très touchés, on a passé une sale nuit. J'ai pleuré de joie hier matin (mardi 1er décembre) à l'annonce de la bonne nouvelle, toutes mes émotions mélangées", a confié Clarisse Crémer (Banque Populaire X), lors d'une vacation avec le PC course.
"J'étais hyper soulagée, mais en même temps, c'était tellement bizarre de vivre ça en mer. Je n'ose pas imaginer les copains qui sont allés sur zone. Émotionnellement, ça devait être encore plus compliqué pour eux", a ajouté la navigatrice de 30 ans qui pointait à la 15e place au classement mercredi 2 décembre à 22h00 (21h00 GMT).
"On lève le pied"
En tête de la course depuis dix jours, Dalin (Apivia) semble maître de l'eau et de ses émotions. Marqué, il a tout de même baissé d'intensité.
Derrière lui, Louis Burton (Bureau Vallée 2) a chipé la deuxième place à Thomas Ruyant (LinkedOut), une semaine après l'avarie qui a privé ce dernier de son foil bâbord (grand appendice latéral qui permet au voilier de filer très vite au-dessus de l'eau).
"Il faut faire attention, préserver son matériel. Le tour du monde est long. On navigue différemment dans les mers du Sud", a relevé Ruyant.
Le Nordiste est désormais dans l'océan Indien - "avec un peu de ciel bleu" mais une mer "toujours désordonnée" - après avoir passé le Cap de Bonne-Espérance mardi 1er décembre, près de 15 heures après Dalin.
"J'ai l'impression d'avoir un bateau qui fait plusieurs tonnes de plus sans mon foil. Mais malgré tout, dans les conditions qu'on rencontre actuellement, ça ne change pas tant que ça. Il faut réapprendre à utiliser le bateau sans ce foil", a-t-il relativisé.
"Il faut cavaler !"
Sébastien Simon (Arkéa Paprec) après le départ du Vendée Globe, aux Sables-d'Olonne, le 8 novembre. |
Sébastien Simon (Arkéa Paprec) va aussi devoir naviguer sans son foil tribord, endommagé dans une collision avec un ofni (objet flottant non identifié) mercredi matin 2 décembre.
Mercredi soir 2 décembre, son équipe a annoncé que le navigateur sablais avait "mis la course entre parenthèses. Il progresse avec la grand-voile affalée et sous tourmentin (petite voile de tempête). C'est désormais la sécurité qui prime à bord".
Simon fait route au nord et "demain (jeudi 3 décembre, ndlr), dans une zone où le 60 pieds sera moins malmené par les vagues et le vent fort", il pourra alors "étudier plus sereinement les possibilités de réparation et mettre en place les différents scenarii à l'étude avec son équipe à terre".
Âgé de 30 ans, ce bizuth sur le Vendée Globe avait passé le cap de Bonne-Espérance cinq heures avant l'incident et pointait quatrième au classement de mercredi 2 décembre 12h00 heure française.
En soirée, il était au coude à coude au pied du podium avec l'Allemand Boris Herrmann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco).
Simon faisait partie des quatre skippers déroutés lundi soir 30 novembre pour aller porter secours à Kevin Escoffier, naufragé après que son bateau se fut plié en deux et finalement secouru par Jean Le Cam (Yes We Cam !).
Samantha Davies (12e) a elle aussi heurté un ofni elle n'est pas blesée. "Elle fait route vers le Nord à petite vitesse et inspecte son bateau Initiatives-Cœur pour évaluer les dommages avec son équipe", a indiqué son équipe sur Twitter mercredi soir 2 décembre.
La meilleure performance des dernières vingt-quatre heures est signée Armel Tripon (L'Occitane en Provence), qui, à la barre d'un bateau +volant+ a parcouru 484 milles à plus de 20 noeuds de moyenne (37 km/h).
"J'ai le casque antibruit parce que ça envoie du lourd : je suis juste devant le front et il faut cavaler pour ne pas se faire +manger+! Et c'est la première fois que je me retrouve à cavaler devant un front et à le maintenir à distance, même si je sens son +souffle+", a souligné Tripon.