>>La Fed relève ses taux avant l'arrivée de Trump à la Maison Blanche
Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine, lors d'une conférence de presse à Washington, le 14 décembre 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans un discours qu'elle devait prononcer à l'université de Stanford en Californie, Mme Yellen a assuré que la politique monétaire de la Fed, dont les taux d'intérêt se situent entre 0,50% et 0,75%, n'était "pas en retard" sur la vigueur de l'économie même si le marché de l'emploi devient de plus en plus étroit.
"Il est vrai que beaucoup d'employeurs ont des difficultés à trouver des travailleurs qualifiés", a-t-elle reconnu mais les augmentations de salaires "n'ont commencé à s'accélérer modestement que récemment".
Selon elle, les responsables économiques ne sont pas confrontés à une "bouillante économie" car l'utilisation des capacités de production est encore à un niveau historiquement bas. En outre, la croissance américaine est encore "retenue par la faible demande à l'étranger".
"Cela dit, permettre à l'économie de chauffer à blanc serait risqué et mal avisé", a-t-elle poursuivi, argumentant à nouveau pour "un ajustement graduel de la politique monétaire".
Devant le public du Centre de recherche économique de Stanford, elle a longuement récusé l'usage unique de la règle de Taylor pour conduire la politique monétaire, prônée par des membres du Congrès qui veulent une banque centrale plus prévisible.
Cette règle mathématique "simple" se base sur l'inflation en relation avec la croissance réelle et la croissance potentielle (l'activité maximum en utilisant à plein tous les outils de production) pour déterminer le niveau des taux d'intérêt.
"Ces règles simples ignorent généralement des informations ayant potentiellement des implications importantes pour les perspectives économiques (...) comme la politique budgétaire", a-t-elle affirmé alors que les mesures budgétaires annoncées par Donald Trump doivent encore être précisées. "Pour l'instant, la taille, le calendrier, la composition des changements (budgétaires) sont incertains", a-t-elle répété.
En conséquence, ce type de formules comme la règle Taylor, "ne devraient pas être suivies de façon mécanique, car elles pourraient avoir des conséquences adverses pour l'économie", a affirmé la patronne de la banque centrale américaine.